Yanik

La Maison du Fleuve

En sortant du périphérique bordelais, il ne faut guère plus de dix minutes pour rejoindre la commune de Camblanes et Meynac. Arrivé par la D10, les panneaux en bordure de route indiquent l’établissement, et leur présence est loin d’être superflue. En effet, l’emplacement de la Maison du Fleuve n’est pas en bord de route et on ne passe pas devant par hasard. Après avoir viré à droite suivant la signalisation, dépassé les divers locaux d’une zone artisanale, on pénètre sur un chemin arboré qui débouche sur un parking entourant une petite forêt de bambous. Le véhicule stationné, il est temps d’entrer dans ce lieu, suivez le guide…

 

Un comité d'accueil areptilien (crédit: Yanik)
Un comité d’accueil artistico-reptilien (crédit: Yanik)

Portière claquée, le regard est inévitablement attiré par une gigantesque sculpture exhibant les crocs d’une gueule reptilienne aux multiples facettes. Surprenant et enthousiasmant comité d’accueil qui encourage à emprunter le passage en bois menant vers un charmant patio au fond duquel se situe l’entrée du restaurant.

Après avoir traversé une salle dont le centre est occupé par une cheminée suspendue et les contours sont dessinés par de larges ouvertures vitrées, on m’invite à prendre place sur la vaste terrasse surplombant le fleuve Garonne. La vue sur le cours d’eau est imprenable, on y admire les baraques de pêcheurs ainsi que le ponton privé de la bâtisse, tout en respirant le vent marin venu de l’Atlantique via l’estuaire de Gironde.

Sur le terrain du cadre et de l’ambiance, le niveau est élevé tant la situation et l’originalité confèrent à l’endroit un caractère unique. La cuisine sera-t-elle à la hauteur ? Verdict dans un instant.

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Salon détente dans le patio

Après avoir choisi le menu du midi valable en semaine, une formule complète à 17 €, j’attends le premier plat confortablement installé sur une chaise en résine tressée. Lorsque l’entrée est déposée sous mes yeux, la satisfaction est totale. Le duo de poissons marinés (énoncé de la carte) se présente sur une assiette rectangulaire divisée en trois espaces ; tartare de saumon d’un côté, carpaccio de saumon et daurade de l’autre, salade au milieu. L’éventail blanc et orange composé par les fines tranches laisse apparaître une chair agréable mais concède un brin de déception ; l’assaisonnement étant bien trop sobre pour donner de la personnalité à ce plat. Même constat pour le tartare, bonne matière première mais faiblesse dans sa préparation. On attend mieux d’une entrée froide, dont la qualité aurait pu aisément être subjuguée par une pointe de vivacité.

 

Duo de poissons marinés (crédit: Yanik)
Duo de poissons marinés (crédit: Yanik)

Restant sur le thème marin pour le plat de résistance, je reçois avec impatience une brochette de saumon (encore) et lieu noir de nouveau servie sur un contenant allongé. Couché sur un riz aux amandes et à l’ananas, le bâton poissonnier est agrémenté d’une sauce aux oignons et champignons. Enfin de l’originalité dans ce plat à tendance exotique dont la cuisson de la banderille est réalisée à la perfection. Tendresse de la chair, mélange des saveurs, voilà une réussite un cran au dessus de l’entrée en matière.

La clôture du déjeuner est effectuée par un crumble d’abricot, poire et pomme, contenu dans une cassolette blanche. La présentation spartiate est juste agrémentée d’un physalis, bien trop simple pour constituer une note finale digne de l’établissement.

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Brochette de poissons, riz Madras (crédit: Yanik)

Dans ce cadre hors du commun, on peut déplorer un manque d’inventivité dans la préparation et la présentation des assiettes. Cependant, il en faudrait peu pour donner une dimension supérieure à une cuisine en manque de créativité, et ainsi la mettre au niveau d’un lieu qui, rien que pour son aspect atypique mérite d’entrer dans mon carnet. Un mince effort à fournir et le pas pour devenir incontournable sera franchi.

 

LA MAISON DU FLEUVE

20, chemin Seguin, 33360 Camblanes et Meynac

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La terrasse sur la Garonne (crédit: Yanik)
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crédit: Yanik


Dans le rétroviseur: Juillet 2013

(crédit: Yanik)
(crédit: Yanik)

Au beau milieu de l’été vient le temps de résumer l’ensemble des articles publiés pendant les semaines précédentes.

 

  • En congés (ou pas) profitez de votre temps libre pour apprécier les découvertes partagées sur le blog

 

Découvertes Musicales avec les Playlists de Juin et de Juillet, en attendant celle d’août qui ne saurait tarder.

Découverte Sport Chic avec le résumé d’un tournoi de polo

Découverte sociétale en ces temps de ramadan où les sportifs musulmans pratiquants sont soumis à rude épreuve.

Mauvaise découverte lorsque je reçus un message à caractère raciste

 

  • Sur la presse papier, deux articles furent publiés dans le dernier numéro du magazine 4th&Goal : Une double page sur le football américain dans les Landes, ainsi q’une page entière consacrée au club des Hornets de Came au Pays Basque.

 

Extrait du magazine 4th&Goal de juin 2013
Extrait du magazine 4th&Goal de juin 2013
  • Enfin sur footballamericain.com :

Quel est le rapport entre NFL et fêtes de Pampelune ? Lisez Rex Ryan avec les Bulls et vous comprendrez.

Un œil sur le championnat professionnel du Canada

La chronique d’une fin de carrière pour Jamaal Anderson

Et enfin, à l’approche du coup d’envoi de la saison NFL 2013, deux revues d’effectif complètes sur les Training Camps des Carolina Panthers et des Tampa Bay Buccaneers. Les Falcons et les Saints suivront dans les jours à venir afin d’accomplir un tour complet de la NFC South.

 

Vous souhaitant une bonne lecture, de belles découvertes et d’excellentes vacances,

Curieusement vôtre.

Yanik

 

 

 

 

 


Yanik Musik – La Playlist de Juillet 2013

Edouard Debat-Ponsan "Le massage" 1883 (crédit: Yanik)
Edouard Debat-Ponsan « Le massage » 1883 (crédit: Yanik)

Revoilà une nouvelle playlist pour ce mois de juillet ! Diversifié, le voyage vous portera à travers le monde et les styles musicaux avec une petite tendance reggae, chaleur oblige.

 

CLIQUEZ ICI POUR ECOUTER LA PLAYLIST

 

1-      Vacationer « Trip »

On démarre le périple en suivant le « trip » doux et envoûtant proposé par Vacationer.

2-      David Lemaitre « Megalomania »

On accélère la cadence avec ce bolivien installé à Berlin

3-      Neon Neon « The jaguar »

On monte en altitude avec ce planant jaguar

4-      Hanni El Khatib « Penny »

La révélation du printemps, et un des tubes de mon été

5-      Ratchet « Bloc Party »

Il ya a du Sonic Youth et Red Hot de la première heure chez ces britishs, 2 bonnes raison pour les aimer

6-      Daft Punk feat. Panda Bear « Doin’it right »

Fatigué de “Get lucky”, passez à ce titre, du vrai, du pur Daft Punk.

7-      Gregory Porter “Liquid Spirit”

Un grand chanteur de jazz, porté par une soul au swing imparable.

8-      Kanye West “Black Skinhead”

Un égo surdimensionné mais un vrai génie musical. Son dernier album est déjà un classique.

9-      Alborosie “Play Fool”

Le sicilien trône au sommet du reggae mondial, la prevue avec son album sorti en juin.

10-  Gentleman “Humanity’s glory”

L’autre européen de la 1ere division mondiale de reggae vient aussi de sortir un album

11-  Yaniss Odua “Rouge jaune vert”

Petit tour en Martinique pour du reggae francophone à la gloire de Jah.

12-  Afrobombas « De sal e soul eu sou »

Des Antilles au Brésil, il n’y qu’un pas pour se prélasser sur ce son idéal pour la plage.

13-  Winston McAnuff & Fixi « Garden of love »

Une collaboration qui sonne comme un magnifique revival pour Winston Mc Anuff.

14-  Rokia Traore “Ka moun kè”

Mon morceau préféré sur son dernier album.

15-  Karla Adolphe “Flying low”

On entame la descente en mode délicieuse mélancolie

16-  Dorian and The Dawn Riders “Le dernier voyage”

L’atterrissage est assure par ce bordelaise promis à un grand avenir.

 

 


Le Polo, plus qu’un sport, un art de vivre

Bénesse–Maremne, à 30 minutes de route de la station balnéaire basque, c’est au milieu des pins de cette commune landaise que s’est déroulée la Coupe Miramar organisée par le Polo Club de Biarritz.

Etalée sur deux jours, la compétition disputée entre huit équipes en provenance des régions Aquitaine et Midi Pyrénées, fût également parsemée de concours collant parfaitement à l’esprit de ce jeu dans lequel le style est presque aussi important que la performance.

Les cavaliers auscitains, finalistes du tournoi (crédit: Yanik)
Les cavaliers auscitains, finalistes du tournoi (crédit: Yanik)

La première journée de matchs qualificatifs est agrémentée par un concours de pique-nique dans la droite lignée du caractère « so british » de l’environnement. Parfois accolés à leur véhicule d’époque, les participants déjeunent avec une collection d’objets champêtres et vintages, dégustant des mets d’extérieurs dont certains auraient pu être l’œuvre de Bree Van de Kamp.

Retour au terrain dans l’après-midi pour retrouver les formations de trois joueurs (habituellement le polo se joue à quatre par équipe)  cavalant sur un terrain adapté à leur nombre, puisque réduit à 150m x 80m environ.

L’objectif consiste à marquer des buts en poussant la balle à coup de maillet. Facile à dire mais certainement plus compliqué à réaliser. A la gestion de l’animal, le cavalier doit également posséder un bagage technique nécessaire pour effectuer les gestes que la vitesse rend encore plus délicats à réaliser.

Les règles du jeu sont simples, ainsi le novice éprouve vite du plaisir à regarder un spectacle dynamique (le jeu est rapide et les parties se déroulent ici en deux mi-temps de 5mn), esthétique (à la grâce naturelle des chevaux s’ajoute l’élégance vestimentaire du poliste) et engagé (puissance et rapidité donnent lieu à de nombreux contacts impressionnants entre les participants et leurs montures).

 

Crédit: Yanik
Crédit: Yanik
Crédit: Yanik
Crédit: Yanik

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, les rencontres de classement conduisent le spectateur jusqu’à la finale du tournoi. Entre les joutes équestres viennent se greffer deux autres concours en milieu d’après-midi.

Intitulé « Madame et son chien », l’épreuve de dressage et d’élégance entre un canidé et sa propriétaire voit défiler divers duos, d’adultes ou de jeunes filles accompagnées de leur animal domestique préféré. Arrivée sur le siège passager d’une splendide anglaise concourant pour l’épisode suivant, la maîtresse chapeautée et son magnifique cocker (voir photo ci-dessous) sont désignés gagnants par le jury.

Arrive ensuite le temps d’admirer des véhicules d’exception venus pour l’occasion ; Triumph, Jaguar, Ferrari, Fiat, MG, Austin Healey… et même de drôles d’automobiles dont une très originale AMC que l’on croirait tout droit sortie d’un dessin animé.

 

Crédit: Yanik
Crédit: Yanik
La coupe Miramar devant les véhicules de collection (Crédit: Yanik)
La coupe Miramar devant les véhicules de collection (Crédit: Yanik)

 

 

 

 

 

 

 

 

L’heure est venue de connaître le vainqueur de l’édition 2013 de la Coupe Miramar et débute alors, aux alentours de 16h30, la finale du tournoi opposant l’équipe du Polo Club de Biarritz à une formation de cavaliers venus d’Auch. Engagé et très rythmé, le match au sommet tient toutes ses promesses et couronne l’équipe du club organisateur qui reprend ainsi son trophée abandonné l’an passé face à un trio toulousain.

 

La remise des prix vient ensuite clôturer deux douces journées où sport et art de vivre se sont mêlés dans une ambiance chic et néanmoins décontractée.

Un cavalier biarrot armant son tir (crédit: Yanik)
Un cavalier biarrot armant son tir (crédit: Yanik)

 

 

Les finaliste à la lutte (crédit: Yanik)
Les finalistes à la lutte (crédit: Yanik)

 

Le public remet le terrain en état à la pause (crédit: Yanik)
Pendant la pause, le public remet le terrain en état (crédit: Yanik)

 

L'arbitre du tournoi, Jean Labastie (crédit: Yanik)
L’arbitre du tournoi, Jean Labastie (crédit: Yanik)


Sport pro et ramadan, l’association improbable

Les médecins sont formels ; le ramadan et l’activité physique sont totalement incompatibles. Sans nourriture, ni hydratation, les corps sont soumis à rude épreuve et les risques sont nombreux : hypoglycémie, vertiges, problèmes tendineux…Alors comment concilier sa foi avec une profession physiquement exigeante, voici quelques exemples de sportifs et de clubs qui s’adaptent à la pratique du jeûne.

 

Pour les sports individuels, la problématique est plus simple à résoudre car le sportif ne s’inscrit pas dans une logique d’équipe. Ainsi l’athlète Ladji Doucouré, spécialiste du 110m haies, aménage son calendrier et ses séances d’entraînements ; il évite les grosses charges de travail et privilégie la technique, le peaufinage des détails et de la gestuelle.

Au sein d’un groupe, la solution est moins évidente et les entraîneurs de football ont chacun adopté une position quant au sujet.

A l’Olympique Lyonnais, où sept joueurs sont concernés cette année, on les laisse libres de leur choix tout en leur expliquant les possibilités de report des jours de ramadan non effectués. Inscrit dans le compromis, Bakary Koné affirme respecter le jeûne sauf les veilles et jours de matchs.

Bakary Kone
Bakary Kone

Chez le voisin stéphanois, on est allé encore plus loin dans la démarche en invitant l’imam de St Etienne pour une intervention auprès de l’effectif. Ceci dans un double objectif ; expliquer aux pratiquants les possibilités de report mais également permettre aux non initiés de comprendre le sens du ramadan. Privilégiant la pédagogie, le club fait dispenser cette information et n’impose par la suite aucune interdiction ou restriction.

D’autres techniciens du ballon rond ont des avis plus tranchés sur la question. Lorsqu’il était entraîneur du PSG, Antoine Kombouaré était clair avec ses troupes : le jeûne est toléré lors des entraînements mais pas pour les compétitions. « Ceux qui font le ramadan le jour du match peuvent rester chez eux ».

Demba Ba
Demba Ba

Au Sénégal, de nombreux techniciens adoptent une position identique à celle de l’entraîneur kanak. Ainsi, l’ancien sélectionneur national, Abdoulaye Sarr, penche  pour une incompatibilité des deux pratiques et estime qu’on ne peut pas jouer en ayant jeûné.

Son compatriote, l’attaquant de Chelsea, Demba Ba a quant à lui toujours affirmé ses convictions. L’international des Lions de la Teranga explique ses positions en argumentant ainsi : « je jeûne pendant toute la durée du ramadan et c’est au coach de décider, si celui-ci juge que je suis moins performant, il peut me mettre sur le banc ».

 

Sur la planète rugby, les équipes sont moins confrontées à cette équation difficilement solutionnable. C’est pourtant dans cette discipline que l’on rencontre des professionnels accomplis parvenant à trouver un parfait équilibre sans faire de concession. Trois-quarts centre de Carcassonne, Mehadji Tidjini affirme ne rencontrer aucun problème à suivre les préceptes de sa foi religieuse tout en restant performant sur le terrain. Dans la même veine, Abdellatif Boutaty avoue avoir disputé les meilleurs matchs de sa carrière pendant le ramadan. Le deuxième et troisième ligne de l’Aviron Bayonnais parvient à rester compétitif grâce une force naturelle hors du commun et à un mental à toute épreuve. Une force psychologique qui a porté le marocain du COC Casablanca où il évoluait à 16 ans, jusqu’au Top 14, un des championnats les plus relevés au monde.

Abdellatif Boutaty
Abdellatif Boutaty

Dans ce couple performance / foi, les pratiquants et encadrants tentent de ménager intérêts et  convictions parfois non sans difficultés. Les résolutions divergent selon les situations et les hommes, mais il ne fait nul doute que la clé principale d’un bon amalgame réside dans l’écoute : l’écoute des autres et l’écoute de soi.

 

 

 

 

 


Le jour où je reçus un message à caractère raciste

Adriano Varejao "Filho bastardo II", 1997, huile sur bois (crédit: Yanik)
Adriano Varejao « Filho bastardo II », 1997, huile sur bois (crédit: Yanik)

 

Pause médiane au bureau en compagnie de mon ordinateur. Coups de mâchoires dans mon sandwich et clics sur le mulot se succèdent et me mènent vers ma messagerie personnelle pour m’évader quelques instants de l’environnement professionnel.

Egaré au milieu de divers messages publicitaires, j’aperçois un intitulé dont l’auteur est une de mes connaissances, fort appréciée et fort appréciable. Je m’empresse d’ouvrir le courrier qui ne comporte pas la moindre prose mais uniquement une pièce jointe en format powerpoint. Double pression pour ouvrir le fichier et là, grande surprise ! Le diaporama démarre par une diapositive introductrice, se proposant de comparer la religion chrétienne à la religion musulmane. Petit rictus de scepticisme sur mon visage mais mon index appuie de nouveau afin d’éluder le doute envahissant mon esprit. Loin d’être dissipé, la crainte se confirme ; je suis face à un ramassis islamophobe, une somme d’imbécillités bêtes et méchantes dont le niveau de réflexion n’a d’équivalent que la haine inversement proportionnelle de son instigateur.

La surprise ne provient pas du contenu de ce type de propagande. Malheureusement, l’intolérance d’extrême droite a fait son chemin et ses thèses se sont grandement banalisées dans les esprits de mes concitoyens. Elle émane plutôt de l’identité de son expéditeur.

 

Pourquoi lui ? Pourquoi à moi ? Pourquoi maintenant ?

 

Cet homme que je respectais respire la convivialité et la bonne humeur. Issu de la bonne bourgeoisie provinciale, habitué à promener ses polos frappés du crocodile sur les greens du sud ouest, ses préoccupations sont à mille lieues des quartiers défavorisés où règne l’insécurité.

Intelligent et de profession libérale, rien ne prédestine ni n’explique que ce notable abonde aujourd’hui dans le sens de ces idées nauséabondes. Non seulement, ces propos emportent son adhésion mais ils sont assumés, affichés et envoyés jusqu’à moi alors qu’il sait pertinemment que ce discours ne me convient pas. A la déception succède alors un sentiment d’offense ; je me sens sali par l’idée qu’il ait pu m’imaginer « facho friendly » ou convertissable.

Mais comment en est-on arrivé là ? Comment un discours à la marge est-il désormais présent dans l’ensemble de la société française, dans toutes ses strates socioprofessionnelles et toutes ses régions ?

Il faut dire que le président de la république en poste jusqu’en 2012 a fait un travail remarquable pour instaurer au cœur du débat l’ensemble des thématiques auparavant réservées au clan Le Pen. Voile, burqa, viande halal, délinquance de quartiers, terrorisme… tout est assimilé sous les conseils de l’éminence grise Patrick Buisson, et l’idée que l’islam est cause de tous les problèmes du pays s’immisce tel un cheval de Troie pour ensuite infecter de trop nombreux esprits. Mais tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse ; en légitimant les thèses extrémistes, l’ancien chef de l’UMP n’a pas  récupéré les électeurs FN, bien au contraire il a ouvert les vannes. Ceux qui se cachaient dans les années 1990 sortent du bois sans complexe dans les années 2010, voilà le résultat du travail de normalisation. Bravo M. Sarkozy, au sein de l’entreprise FN, vous méritez sans aucun doute la médaille du meilleur employé de la décennie !

Pour en revenir à ma vieille connaissance, il est évident qu’entre nous les choses ne seront plus jamais comment avant. Cependant, je ne vais pas le fuir ou le frapper la prochaine que l’on se croisera car il ne faut pas se tromper de combat ; il convient bel et bien de lutter contre les idées, et non pas contre les hommes.


Yanik Musik – La Playlist de Juin 2013

"L'écorché"  Claude Bellegarde, 1973, 130x97cm (crédit: Yanik)
« L’écorché » Claude Bellegarde, 1973, 130x97cm (crédit: Yanik)

Un cascadeur, des plongeurs italiens, de la fusion, du hip hop danois, des alsaciens, une fille du Tennessee, des rappeuses punk gothiques,  des rythmes Bhangra, des bretons, du rock indie de la Nouvelle Orléans… et bien d’autres découvertes dans une playlist où se télescopent, pour notre plus grand bonheur, les univers les plus opposés.

Envie de déguster le cocktail musical ? CLIQUEZ ICI ET SAVOUREZ!

 

Et en avant-goût, le clip des petits frenchies venus tout droit de Strasbourg. Un tube en puissance !

 


Dans le rétroviseur: Mai 2013

Pour les yeux, les oreilles ou les papilles, que du régal dans les articles du mois de mai écoulé.

 

  • Pour les yeux 

–          Découvrez l’élégante peinture d’Albert Bitran, actuellement exposée jusqu’au 8 juin au Centre d’Art Contemporain de Mont de Marsan, et dont vous trouverez un aperçu ici :

https://kalakarrika.mondoblog.org/2013/05/14/albert-bitran-quand-la-subtilite-sublime-lelegance/

 

Méandres, Albert Bitran, 2010, 140x325cm (crédit: Yanik)
Méandres, Albert Bitran, 2010, 140x325cm (crédit: Yanik)
  • Pour les oreilles

–          La musique fait son apparition sur le blog et votre serviteur vous a concocté un cocktail à base de pop, de rock, de dub, d’électro et de hip hop. Au départ du Sierra Leone, le voyage vous mènera jusqu’au Burkina Faso en passant par Biarritz, Tarbes, la Californie et le Canada.

https://kalakarrika.mondoblog.org/2013/05/22/yanik-musik-la-playlist-du-mois-de-mai-2013/

 

  • Pour les papilles

Trois tables ont fait leur entrée dans mon carnet d’adresses :

–          Le Jambon à Hagetmau

https://kalakarrika.mondoblog.org/2013/05/24/le-jambon-a-hagetmau/

 

–          Le Ponton d’Hydroland à Biscarrosse

https://kalakarrika.mondoblog.org/2013/05/27/le-ponton-dhydroland-a-biscarrosse/

 

–          L’Ardoise à Pau

https://kalakarrika.mondoblog.org/2013/05/30/lardoise-a-pau/

 

Vous souhaitant une bonne lecture et de belles découvertes,

Curieusement vôtre.

 

Yanik


L’Ardoise à Pau

Autant le dire tout de suite, le seul défaut de ce restaurant réside dans son emplacement. Rue déserte et dépourvue de tout commerce, à proximité de la maison d’arrêt, voilà l’environnement « grisaille » où se cache le petit établissement palois. Pour compenser cet aspect négatif, il va falloir assurer aux fourneaux ! Suivez-moi, je pousse la porte…

Dans la coquette salle à l’aménagement sobre, vingt-quatre couverts sont dressés entre quatre murs blancs réchauffés par un mélange décoratif de gris et de bois. Une accueillante jeune femme en robe coquelicot m’installe et me détaille le menu journalier concocté par le chef. Inutile d’aller plus loin, j’adhère totalement aux choix du maestro, il m’en coûtera vingt euros.

Velouté de poireaux (crédit: Yanik)
Velouté de poireaux (crédit: Yanik)

Sourire aux lèvres, la serveuse apporte le premier plat ainsi que quelques explications fort appréciables. Léger et onctueux, le velouté de poireaux représente une entrée en matière de circonstance en ce mois de mai quasi hivernal. Délicatement vivifié par du piment d’Espelette et du sel viking, le breuvage s’avère un régal en bouche, une douceur nécessaire aussi soyeuse qu’une écharpe en cachemire.

Caille désossée, rôtie au thym citron, risotto aux pleurotes (crédit: Yanik)
Caille désossée, rôtie au thym citron, risotto aux pleurotes (crédit: Yanik)

C’est au tour d’une composition forestière de faire maintenant son apparition. Un plat parfaitement adaptée pour les pluvieuses journées d’automne et cela tombe bien car si j’étais pris d’une amnésie soudaine, un regard par la fenêtre me ferait certainement penser que l’éphéméride se trouve quelque part vers la fin du mois de novembre.

Sur une assiette ronde, quatre pièces de caille désossée, sont délicatement déposées à côté et sur un risotto aux pleurotes. Sans le moindre effort, la lame du couteau découpe la chair tendre et rosée du volatile rôti au thym citron. Une merveille en bouche ! Ainsi bichonné, le produit resplendit de finesse et s’enorgueillit de noblesse, conforté par la présence du risotto donc la rondeur vient équilibrer le tout. Une grande réussite.

Tartelette chocolat framboise (crédit: Yanik)
Tartelette chocolat framboise (crédit: Yanik)

La note finale sera jouée par une tartelette chocolat framboise. Intitulé simple mais exécution de haut vol car dans le domaine de la pâtisserie, il semble que la maison ait un certain savoir faire. L’alchimie fonctionne pour le mieux et l’explosion de saveurs est au rendez-vous.

Attachement aux produits locaux de qualité, interprétations culinaires inspirées et service agréable, l’adresse à tout pour entrer en bonne place dans mon carnet. Ouvert depuis peu dans la capitale béarnaise, elle ne devrait pas tarder à se faire un nom et à augmenter le trafic dans sa rue jusque là peu fréquentée.

  • L’Ardoise
  • 3, rue Viard, 64000 Pau


Le Ponton d’Hydroland à Biscarrosse

Les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages, telle est l’exacte position du Ponton d’Hydroland. A l’instar de la commune sur laquelle il est érigé, cet établissement bénéficie d’un environnement naturel d’une rare qualité.

Son bâtiment à l’architecture contemporaine habillé de bois et de métal tourne le dos à la forêt et fait face au lac pour offrir au visiteur un paisible cadre de détente. Chambres d’hôtes et restaurant sont logés dans cet immeuble devant lequel je me présente en vue de goûter aux talents du chef local. Suivez-moi, je pousse la porte…

Accueilli par une femme aux cheveux blonds vénitiens, je découvre une salle à la décoration douce et incontestablement féminine aux tons blanc, gris et mauves. Sur un côté de la pièce, de larges ouvertures vitrées invitent les yeux à plonger dans le paysage lacustre. A l’extérieur une terrasse à fort potentiel dispose d’un mobilier en résine tressée qui n’attend que l’arrivée du soleil pour ravir les clients.

Plusieurs formules sont proposées ; des assiettes combinées à partir de 12€, un menu complet affiché à 18€ le midi en semaine, et  20€ le soir et les week-end. La serveuse s’approche et ressemble fortement à la première personne vue à mon arrivée (probablement sa sœur), j’énonce alors mon choix porté sur le menu évoqué précédemment.

Terrine provençale (crédit: Yanik)
Terrine provençale (crédit: Yanik)

 La dégustation débute par une terrine provençale présentée dans une assiette carrée divisée en deux espaces. Côté droit, la pièce majeure de l’entrée, une tranche bicolore à l’aspect fort alléchant. Légumes du soleil composent les principaux ingrédients d’une mousse légère et suave, à base de tomate, aubergine, poivron…Sur la gauche, une salade taillée en lanière connaît un assaisonnement des plus doux (présence de miel) rehaussé par la vivacité des tomates confites.

Durant l’attente vers la prochaine étape, les clients continuent de pénétrer dans la salle qui affiche quasiment complet en ce jour de semaine. De plus, les sonneries téléphoniques régulières en vue d’effectuer une réservation m’incitent à ce stade à prodiguer le présent conseil : réservation chaudement recommandée !

L’interlude se termine et la suite est déposée sous mes yeux ; une composition centrée au milieu de l’assiette. Sur un tapis de riz circulaire trône un filet de lieu de noir. Figurant souvent sur les cartes, ce poisson ne reçoit que rarement le traitement qu’il mérite. Ce n’est pas le cas ici où la fraîcheur de la pièce dénote un souci de qualité dans la sélection des produits, tandis que la cuisson parfaite parvient à sublimer ce parent pauvre du lieu jaune. Couché sur un délicieux risotto au parmesan, l’assemblage fonctionne à merveille.

Filet de lieu noir, risotto au parmesan (crédit: Yanik)
Filet de lieu noir, risotto au parmesan (crédit: Yanik)

Si l’exécution est sans faute, on peut néanmoins regretter un manque d’originalité sur l’interprétation des deux plats goûtés. La carte n’est pas non plus un chef d’œuvre d’inventivité et il suffirait d’une pointe de prise de risque, d’une touche d’originalité pour que le moment agréable se mue en mémorable.

Sitôt la critique formulée dans mon esprit que le dessert vient contredire mes pensées. Classique parmi les classiques, la tarte fine aux pommes se dresse dans une présentation inattendue, une tenue d’apparat, véritable fête pour les yeux et les papilles. Posée sur des projections de coulis de mangue et chapeautée d’une fleur de granny, le mariage des saveurs vient apposer une note douce acidulée forte à propos pour conclure ce repas dans un endroit où j’aurai plaisir à revenir sous un ciel bleu, pour y apprécier les atouts de sa terrasse.

Tarte fine aux pommes (crédit: Yanik)
Tarte fine aux pommes (crédit: Yanik)

 

Le Ponton d’Hydroland

1355 avenue Pierre George Latécoère, 40600 Biscarrosse