Yanik

Black & Basque réveille le négro qui est en toi !

Bayonne, samedi 13 septembre 2014. Dans le cadre du Black & Basque, le groupe FFF se produit sur scène quand, entre deux titres, son chanteur Marco Prince harangue ainsi la foule : « On a tous un négro qui sommeille en nous, l’important c’est de le Ré-veil-ler !!! ».

B&B2014-logo

A elle seule, cette phrase résume bien l’état d’esprit d’un jeune festival qui s’est fixé pour ligne de conduite de mélanger les cultures basque et afro dans une ambiance décontractée et sans prise de tête. S’ouvrir et se lâcher dans la rencontre et la diversité, voici le programme d’un évènement désormais bien ancré dans la vie culturelle bayonnaise.  

Pour y prendre part, je me rends le deuxième jour sur le site de la Poterne où se déroulent les réjouissances. Par une fin d’après-midi ensoleillée, j’observe une certaine ébullition aux abords, dans la zone d’animations gratuites. Des enfants expriment leur créativité en dessinant sur de vastes panneaux sombres, des adultes s’intéressent au travail photographique de Mehdi Nédellec ou au graphisme sur le stand tenu par 9e Concept.

Passé les barrières de sécurité, c’est au son de l’euskara (langue basque) que je pénètre dans l’espace concerts où le groupe Damba ouvre la programmation musicale de la soirée. Si le chant sonne local, les rythmes sont quant à eux latino-américains, un des membres du combo étant originaire de Cuba. Il y a de la joie dans cette musique festive dont les influences ne sont pas à chercher bien loin, tant les ombres de Fermin Muguruza, Manu Chao, Sergent Garcia et surtout d’Amparanoia planent au-dessus de leur micro.

 

Art Melody sur la scène du Black&Basque à Bayonne (Yanik)
Art Melody sur la scène du Black&Basque à Bayonne (Yanik)

 

Le prochain artiste à investir les planches vient de plus loin. Art Melody a parcouru 6 000 km depuis le Burkina Faso pour laisser éclater ici sa joie, sa colère et son indignation. La joie tout d’abord pour celui qui ne cache pas son plaisir d’être présent et remercie dès son entrée en matière par le titre « Barka, barka » (merci en langue moré). Soutenu par un duo de musiciens live (un batteur et une percussionniste), le rappeur délivre une prestation débordante d’énergie. Sa voix rugueuse et son charisme ne tardent pas à conquérir le public. Même si l’on ne comprend pas les textes écrits en moré ou en dioula, on devine une vraie rage de vivre chez cet artiste sans concession. Une saine colère couplée à des références historiques qui rendent son verbe conscient, en témoigne l’extrait du discours de Patrice Lumumba entendu à la fin d’une chanson, ou la citation de son illustre concitoyen Thomas Sankara.   

Un rap brut et authentique, obscur dans le style, mais clair dans son esprit, aride par la voix, mais tellement rafraîchissant dans son exécution. Une belle découverte (pas pour moi) à laquelle les spectateurs semblent adhérer, tout comme Angélique Kidjo, la marraine de l’évènement, qui le rejoint au micro pour un instantané burkinabèbéninois des plus rafraîchissants.  

 

Flox face à son bassiste uruguayen (Yanik)
Flox face à son bassiste uruguayen (Yanik)

 

L’intensité descend d’un cran avec Flox dont le reggae électro envahit la nuit étoilée. Entre le rap punchy d’Art Melody et la funky fusion de FFF, programmer cet artiste à ce moment est peut-être la seule petite erreur de la soirée. Un léger bémol cependant compensé par la qualité des compositions du Britannique résidant en France dès son plus jeune âge. Derrière ses lunettes noires, il se partage entre le chant et une console de bidouillage depuis laquelle il distille un dub élégant et exigeant. Accompagné d’une formation complète (guitare, basse, batterie, synthé), Flox dandine son bonnet et triture les boutons pour teinter le reggae instrumental de notes électroniques flirtant par moment avec le trip-hop.  

 

Marco Prince, le rayonnant leader du groupe FFF (Yanik)
Marco Prince, le rayonnant leader du groupe FFF (Yanik)

 

Treize ans après sa dernière production discographique, le souvenir de FFF reste vivace et les amateurs de concerts fougueux n’ont pas oublié le point fort qui fit jadis la réputation de ce groupe : le live.

Venu en masse pour applaudir la tête d’affiche, le public ne sera pas déçu du voyage. Dès la première minute, on comprend que Marco Prince et ses acolytes n’ont rien changé à la formule qui les rendit célèbres. Folie et amplis à fond sont les ingrédients clés de cette formation bouillante comme un chaudron d’où sort une potion euphorisante. Une tromboniste à la silhouette d’Ayo, un autre à chapeau melon, un clavier à casquette, un batteur créole rasta, un bassiste en robe de chambre, un gratteux bondissant et un chanteur ondulant, voici la dream team tant attendue. Non seulement l’équipe n’a scéniquement pas pris une ride, mais en plus ils se la donnent comme des minots de vingt ans. Les textes aussi n’ont pas vieilli, certains étant malheureusement plus que jamais d’actualité comme « Assez de haine ».

Dans la foule, les visages sont radieux et les corps frétillent, prêts à répondre à la moindre requête. Après les avoir invités à libérer leurs instincts, Marco Prince fait de ses ouailles ce qu’il veut ; ça saute, ça lève les bras, ça va à gauche, puis à droite… bref ça s’éclate sans calcul et sans retenue. Mission accomplie !

Le groupe FFF de nouveau sur scène (Yanik)
Le groupe FFF de nouveau sur scène (Yanik)


Lise Larqué, l’extension du domaine de l’art

Dotée d’un talent et d’une sensibilité rares, Lise Larqué a momentanément posé ses pinceaux pour se lancer dans une nouvelle aventure ; la création d’une marque de maillots de bain.    

Lise Larqué "Oro de Ley"
Lise Larqué « Oro de Ley »

Démarrer un entretien avec une artiste peintre en entendant : « Cela fait un an que je n’ai pas touché un pinceau », intrigue forcément le questionneur que je suis. Occupée par un projet entrepreneurial, Lise ne veut pas courir deux lièvres à la fois et se consacre entièrement au nouveau défi qu’elle s’est fixé. Et à ce sujet elle intarissable.

Mais avant d’en arriver à ce stade, la jeune femme a emprunté un chemin sinueux, un trajet en relief à l’image d’une personnalité émotive qui écoute avant tout son cœur.

Sa rencontre avec la peinture se passe à l’adolescence, un vrai coup de foudre. Alors qu’elle est chez sa sœur, elle emprunte le matériel sans savoir ce qu’elle va en faire. Il en ressort une œuvre figurative dans laquelle se mêlent couleurs, collages et coquillages. Peu importe le résultat, seule la sensation compte, et l’intense défoulement évacué lors de cette expérience constituera pour elle un déclic.  

Lise Larqué "Derrière les carreaux"
Lise Larqué « Derrière les carreaux »

 

Ainsi commence la débutante qui ne cessera plus de peindre depuis, bien que sa pratique soit épisodique. De manière compulsive, elle crée des toiles pendant six mois, tous les soirs, des nuits entières pour ensuite décrocher pendant plusieurs semaines avant de reprendre le chemin de l’atelier.

Face à ce miroir blanc, Lise laisse échapper son intérieur de façon plus ou moins consciente. « Quand je commence, ce n’est plus moi, je suis ailleurs » admet-elle dans un léger sourire teinté de gêne et d’excitation. Le résultat de ces divagations nocturnes se traduit en admirables compositions abstraites. Si elle diversifie les matériaux et les approches, sa technique de prédilection demeure celle du dripping. Popularisée par Jackson Pollock, cette façon de peindre par projection continue d’inspirer de nombreux plasticiens. Mais si les œuvres du fondateur de l’Action Painting révélaient une profonde noirceur, celles de mon interlocutrice s’avèrent de joyeuses créations aux tons vifs et dont l’harmonie finale laisse éclater un rayonnant équilibre.

 Il faudra attendre 2009 pour que soit organisée une première exposition de son travail. Un franc succès auréolé de critiques positives et de ventes. Travaillant en parallèle dans le prêt-à-porter, elle décide néanmoins de rompre totalement avec son quotidien et part l’année suivante effectuer un voyage initiatique aux Etats-Unis. Accompagnée d’une amie, elle sillonne le pays d’est en ouest, de New York à Los Angeles en passant par Las Vegas, San Francisco et San Diego.

Après cette longue coupure, de retour à Biarritz, elle renoue avec la peinture et décroche un contrat avec une galerie parisienne. Puis, en 2013, surgit une idée…

"Oro de ley", de la toile au bikini
« Oro de ley », de la toile au bikini

 

 

Allier son expérience dans la mode avec sa pratique artistique, tel est son souhait qui, naturellement, débouche sur l’envie de concevoir sa propre ligne de vêtements. Ainsi, la marque de maillots de bain « Lise is Life » prend forme et occupe désormais l’essentiel de ses pensées.

Conçus pour toutes les femmes, les modèles dessinés sont variés, du bikini sexy au une pièce rétro d’inspiration 50’s. Tous ont en commun d’afficher sur le tissu la reproduction d’une œuvre de Lise. « Ce ne sont pas des graphismes créés pour l’occasion, ce sont mes peintures que l’on projette sur les maillots »,  explique la fondatrice de la marque. Depuis un an sur ce projet, la première collection, positionnée haut de gamme, devrait se trouver en boutique dès le printemps prochain. Certaines pièces seront même personnalisées de la main de Lise, devenant ainsi des modèles uniques, de véritables œuvres d’art.

 


Altéa, collages et décollage

De la rue aux salles d’exposition, Altéa a su transformer les épreuves d’une vie compliquée en étapes vers la réussite. Récit d’un parcours d’artiste atypique, d’une renaissance. 

Altéa "Pandore"
Altéa « Pandore »

C’est dans la cité Habas la Plaine que j’ai rendez-vous avec l’artiste collagiste. Lorsque l’on évoque ce quartier populaire de Bayonne, on parle rarement de culture, encore moins d’art. C’est pourtant bien ici que je rencontre pour la première fois une artiste dont le travail m’avait interpellé.

Dans son appartement qui fait office d’atelier (à moins que ce ne soit l’inverse), la brune au regard bleu perçant m’accueille en toute simplicité, naturellement. Les présentations faites, je scrute cet environnement unique où tout se mélange. Privée, professionnelle, ne cherchez pas la séparation car les deux sphères s’enchevêtrent, se pénètrent pour ne faire plus qu’une. Mais n’allez pas penser que le tout forme un joyeux bordel, car ce qui pourrait paraître de prime abord comme un capharnaüm est en réalité un espace soigneusement ordonné. D’un côté des piles de magazines ; la matière première des œuvres constituées d’images piochées çà et là. Toutes sortes de titres s’y retrouvent : des modeux, des peoples, des voyageurs, des comics, des vintages… Dans la journée, ils sont épluchés et triturés pour en retirer ce qui saute aux yeux de la créatrice. Les découpages ainsi sélectionnés sont ensuite classés par thème dans des dossiers suspendus contenus dans un vieux meuble classeur métallique.

Une fois les matériaux ainsi sélectionnés et triés vient la phase de création, généralement la nuit. Au son de la musique qui vibre en permanence dans les lieux, les mains recoupent, assemblent, collent, recouvrent jusqu’à ce que le résultat trouve grâce à ses yeux.

Altéa "Déliria"
Altéa « Déliria »

 

Une personnalité, des idées, une œuvre

Mais avant d’aboutir encore faut-il trouver l’inspiration. Base de toute création, elle provient aujourd’hui de trois sources différentes. Par définition esthète, l’artiste s’arrête parfois sur une image qui servira de point de départ à un nouveau projet. Mais l’artiste est aussi littéraire. Celle qui usait sa plume durant l’adolescence n’a pas perdu l’amour des lettres et trouve des jeux de mots originaux qui font souvent mouche. Le verbe en tête, elle part alors en quête de fragments pour l’illustrer. Enfin, l’artiste est engagée et aime à exprimer ses positions. Sur des sujets de société ou des thèmes d’actualité, la citoyenne a son avis et crée des mosaïques de choc, non dépourvues d’humour.

Compositions colorées d’inspiration pop, cyniques satires aux lignes empruntées à l’univers du tatouage ou assemblages surréalistes à la manière de Dali, ses œuvres plaisent au public et ont permis à Altéa de se forger une réputation pleine d’espoir pour l’avenir. Pourtant, rien ne la destinait à devenir artiste.

 

La douleur, ce déclic

Car la jeune femme vient de loin, de très loin. Poussée dans la rue par une violente rupture, elle galère sans domicile fixe pendant plus d’un an. De longs mois de situation critique durant lesquels le feu de la douleur brule en elle. La souffrance étant source d’inspiration, le mal intérieur finit par jaillir et c’est par la technique du collage qu’il se matérialise. Après deux ans de pratique, un ami la pousse à montrer ce travail dans son bar. Le succès est immédiat. Un visiteur lui propose alors une autre exposition et depuis c’est l’enchainement. Elle est emportée par la spirale du succès. Les sollicitations se multiplient et les commandes privées affluent. A tel point que trois ans seulement après sa première exposition, la plasticienne avoue ne vivre que de son art, chose impensable peu de temps auparavant. «C’était totalement inconcevable, au début je faisais ça chez moi, pour moi » se souvient Altéa. De plus, n’ayant pas suivi de cursus artistique, l’autodidacte ne se sentait pas vraiment légitime dans ce nouveau statut. Mais les encouragements ont fini de la convaincre et de la persuader dans une voie qui a accouché d’une nouvelle personne. « Sans ce clash dans ma vie, je n’aurais peut-être jamais franchi le pas de la création » analyse-t-elle avec le recul. De l’art d’extraire du positif à partir d’événements dramatiques, ainsi pourraient se résumer les débuts de l’artiste bayonnaise.

Mais ça c’était avant…car face à moi aujourd’hui se plante une femme épanouie, une personne qui a atteint par son œuvre un certain équilibre ; un être heureux, enfin.

 

 

Altéa "Les fleurs du mal"
Altéa « Les fleurs du mal »

 

 

Dans les semaines à venir, les œuvres d’Altéa seront visibles dans les lieux suivants :

–          Txalaparta, local de l’association Les Bascos (rue J. Lafitte à Bayonne), en septembre

–          Galerie des Corsaires, expo collective sur le thème de la BD du 20/09 au 04/10

–          Ezpel’Art 2, à Espelette en octobre

–          Gainzb’Art, rue des cordeliers à Bayonne, en novembre


Top 10 du rap français des années 1990

Apparu en France à la fin des années 1980, c’est dans la décennie suivante que le rap s’est définitivement imposé dans le paysage musical hexagonal. Léger ou conscient, jazzy ou hardcore, brut ou littéraire, le hip-hop s’y développe sous toutes ses facettes.  

Présentation du panel de la décade 1990, composée de choix très personnels.

Rapattitude, la 1ère compilation de Rap français, sortie en 1990
Rapattitude, la 1ère compilation de Rap français, sortie en 1990

 

10- EJM « Elément dangereux » (1990)

Présent sur « Rapattitude », la première compilation de rap français, EJM a contribué au phénomène des premières heures. Respect.

 

9- Moda et Dan « Moda et Dan s’ennuient » (1993)

Echappé du Ministère Amer, Moda s’associe à Dan pour livrer ce son sirupeux présent sur la compilation culte « Cool Sessions » sortie la même année.

https://www.youtube.com/watch?v=l628J3FD8sg

 

8- Destroy Man « Début d’une sale histoire » (1992)

Un des précurseurs du rap hardcore nous livre un son épais et aussi sale que l’histoire narrée. Un collector !

 

7- Doc Gyneco « Viens voir le docteur » (1996)

Issu de la mouvance Ministère Amer, Doc Gyneco était l’un des plus grands talents du rap français. Sa « Première consultation » fut un coup de maître jamais égalé dans la suite de sa carrière.    

 

6- Assassin « Sauvons la planète » (1993)

La frange hardcore et consciente du rap français est brillamment représentée par le groupe du 18e arrondissement parisien. Pamphlets contre les travers de nos sociétés, leurs textes sont autant de coups de poings dénonciateurs.

 

5- MC Solaar & Guru « Le bien, le mal » (1993)

Lorsque la moitié du duo Gang Starr décide de mélanger le rap et le jazz dans son projet Jazzmatazz il décide d’inviter le frenchy Claude MC Solaar pour un titre d’anthologie.

  

4- Suprême NTM « Ma Benz » (1998)

Difficile de choisir dans le répertoire des dionysiens, tant celui-ci est truffé de titres cultes. Cette mythique collaboration avec Lord Kossity fait encore (15 ans après) bouger les corps sur les dancefloors !

 

3- Akhenaton « Les bads boys de Marseille » (1996)

Leader du groupe I Am, Akhenaton réalise une échappée solo magistrale avec son album « Métèque et mat ». Sur cette galette figure le mythique titre interprété par la famille hip-hop marseillaise. 

  

2- Fabe « ça fait partie de mon passé » (1995)

Retiré de l’industrie musicale depuis l’an 2000, Fabe a laissé une empreinte indélébile sur le rap français. Sa plume littéraire et ses textes conscients sont toujours une référence pour de nombreux artistes.

 

1- I Am « Petit frère » (1998)

Toujours en activité, les papas marseillais continuent de produire des titres de qualité comme leur dernier single CQFD. Malgré le vaste choix dans leur discographie, « Petit frère » s’est imposé par l’actualité de son propos. Seize ans après, pas un mot n’est à changer.

https://www.youtube.com/watch?v=dWRcAdfQW4A


Restaurant Baba Ganoush, la cantine syrienne des Batignolles

Dans le quartier des Batignolles, les tentations pour les papilles ne manquent pas et l’offre est variée. Du bar à vin au célébrissime sushi, de l’hindou au restaurant afghan, toutes les découvertes sont permises et pour jouer la surprise il fallait que je teste une cuisine jusqu’alors inconnue. C’est ainsi que j’entrais au Baba Ganoush, un lieu qui se propose d’expédier le temps d’un repas son hôte en Syrie.

Le Baba Ganoush, au 40 rue des Dames à Paris 17ème (Yanik)
Le Baba Ganoush, au 40 rue des Dames à Paris 17ème (Yanik)

Installé dans une salle de poche, la lecture de la carte au son de l’oud et autres instruments traditionnels orientaux, entraine mes pensées dans une partie du voyage si ce n’est quelques « ding » du four micro-ondes en toile de fond.

La douce tarification élargit le sourire et prépare le vol dans les meilleures conditions. Avant de décider et de trancher le choix cornélien qui s’offre à mon palais, je me dis que j’ai bien fait d’arriver tôt (20h) car l’espace se remplit vite et les places se comptent désormais sur les doigts d’une main dans la salle aux vingt-huit couverts.  

J’aurais bien envie de tout gouter et la curiosité gustative me fait longuement hésiter entre Kebbé, Kichké, Sabanekh, Bameh, Maalah…

Le premier contact sera finalement établi par des Falafels. Au moment d’attaquer cette spécialité, je constate que l’on joue maintenant à guichet fermé dans ce petit bout de Damas parisien. Sur un lit de roquette, ils me sont servis en mezzes, au nombre de deux. Sous la coque croquante des boules se cache une moelleuse pâte verte, mélange de fèves et pois chiches à la coriandre. Un mélange de sensation réussi, le contraste de texture étant rehaussé par une pointe d’acidité contenue dans la noisette fromagère au citron, déposée sur chaque gourmandise.

 

Servis en mezzes, les falafels (gauche) et le confit d'agneau (Yanik)
Servis en mezzes, les falafels (gauche) et le confit d’agneau (Yanik)

 

Pour la suite, la douceur est au rendez-vous avec un confit d’agneau dont l’exécution n’a d’égale que la tendreté se sa chair. Un mélange de saveurs classiques dans les gastronomies orientales (agneau, miel, amandes) mais qui toujours fonctionne à merveille lorsqu’il est bien réalisé.  

Pour terminer l’expédition, une explosion de fleur d’oranger jaillit sur la langue dès la première bouchée du Mouhalabieh ; un entremet à base et à couleur de lait parsemé d’une poudre de pistaches concassées.

 

Il est temps pour moi de quitter les lieux et de faire du vide pour les clients qui continuent à affluer, un signe qui ne trompe pas. Simplicité, originalité et prix abordables constitue la recette de cette petite adresse sans prétention, mais au grand succès.

 

BABA GANOUSH

40 rue des Dames

75017 Paris


Hôtel B Square à Paris (17ème)

Trouver une chambre à quatre-vingt euros dans un hôtel 3* à Paris, n’est pas chose facile. Ajouter à vos exigences du charme et un accueil souriant, et la mission s’avère délicate…mais pas impossible. La perle rare répondant à ces critères se trouve dans le dix-septième arrondissement et porte le nom de B Square.

Face à l'accueil de l’hôtel (Yanik)
Face à l’accueil de l’hôtel (Yanik)

C’est dans le vivant quartier des Batignolles, au 11 de la rue du même nom, que l’établissement en question accueille le voyageur. A moins de cinq minutes à pied de la station de métro Rome (la station Place de Clichy est également à proximité), la façade joliment rénovée compte en son centre l’entrée de l’auberge encadrée de deux pots rouges. Dés le franchissement de la devanture, on comprend que cette couleur vive est un élément constitutif de l’identité de l’endroit. Face à l’accueil tout de blanc vêtu, un large canapé garance capitonné côtoie des miroirs aux tons argentés et confère à l’ensemble un aspect confortable et acidulé.

La salle du petit déjeuner (Yanik)
La salle du petit déjeuner (Yanik)

Passé l’agréable accueil (de jour comme de nuit), on emprunte un ascenseur tapissé de livres ou un escalier zébré pour accéder aux chambres. La découverte de la mienne se déroule dans la continuité de ce qui précède. Une sensation de douillet et de dynamique se dégage immédiatement. L’habitation se divise en trois espaces, sur la gauche une porte ouvre sur une salle d’eau, et face à elle une autre ouverture donne sur un cabinet de toilette séparé. Les sanitaires, comme l’ensemble de la décoration sont impeccables, pour ne pas dire quasiment neufs. Pour l’espace principal, diverses nuances de rouges vitalisent une literie blanche au coté de laquelle un coin écriture reprend les tons métalliques en mariant une console de style baroque avec une chaise Panton.

Une chambre du B Square (Yanik)
Une chambre du B Square (Yanik)

Parfaitement au calme, il suffit pourtant de descendre quelques étages pour retrouver l’animation d’un quartier où le nombre de bars à thèmes et de petits restaurants originaux est pléthorique.

Emplacement, personnel aimable, propreté impeccable, décoration cosy et tarifs raisonnables forment un ensemble qui rend cet hôtel idéal pour une étape parisienne.


Restaurant « Cesar », avenue Wagram à Paris

Une adresse qui sent bon l’Italie sans entrer dans les clichés usuels, voilà ce que propose le restaurant Cesar. Ajoutez à cela un emplacement des plus chics à quelques pas de l’Arc de Triomphe et vous comprendrez vite pourquoi l’endroit ne désemplit pas. Réservation vivement recommandée ! 

L'âme de Fellini plane dans ce recoin du restaurant (Yanik)
L’âme de Fellini plane dans ce recoin du restaurant (Yanik)

Pourtant, vu de l’extérieur, le spot ne paie pas de mine. Derrière la petite devanture se cache néanmoins une grande salle, toute en longueur, au sein de laquelle l’environnement évolue au fur et à mesure de l’avancement. Si derrière la vitrine, l’ambiance est plutôt brasserie, le fond de la boutique offre un cadre bien plus raffiné. C’est dans cette zone feutrée que nous avons pris place, non sans avoir été accueillis avec  sourire par une équipe jeune et avenante.  Dans ce décor élégant ou se mêle sobriété, lustres et fine dorure, c’est sous les yeux des stars du cinéma italien des années 1960 que je parcours une carte fort alléchante. Après longues hésitations, le choix se porte sur des « gnocchi al ragù di mare ». La commande est notée par une serveuse au fort accent transalpin authentique. Quelques mots échangés avec cette dynamique employée font vite comprendre que la personne n’est pas en France depuis longtemps. Le sourire ne faiblit pas lorsque l’assiette parvient sous mon menton. Sur les ogives de fécules de pommes de terre, un nappage de la mer stimule les narines. Poulpes, chair de saumon et coquillages sont déversés dans une sauce au vin blanc qui accompagne à merveille de moelleux gnocchis.  

"Tiramisu alle fragole" la spécialité maison du Cesar. ( Yanik)
« Tiramisu alle fragole » la spécialité maison du Cesar. ( Yanik)

Le régal se poursuit lors de l’étape suivante. Un dessert classique annoncé comme la spécialité de la maison : le « tiramisu alle fragole » (aux fraises). Epoustouflé par la présentation, la dégustation ne fait que confirmer le haut niveau d’exécution. Après quelques minutes de bonheur, la sentence est sans appel, il est élu sans contestation « meilleur tiramisu de ma vie ».  Emplacement, décoration, accueil et cuisine qualitative ; autant d’arguments qui font de cet endroit un must de la capitale. Un haut lieu de la gastronomie transalpine, sans mandoline ou opérette, un petit morceau d’Italie authentique au cœur de Paris. 


Le BIG Festival, BIGrement bon !

Après Big Ben, Big Mac et Big Lebowski, c’est au tour du BIG Festival d’entrer dans la postériorité au terme d’une sixième édition particulièrement réussie. 

BIG-Logo

Né en 2009, le festival musical de la côte basque a sans aucun  doute connu un tournant cette année. A l’instar de Stromae, déjà à l’affiche en 2011, l’évènement a définitivement changé de catégorie pour devenir un des poids lourds des manifestations estivales dont le programme riche et varié ne pouvait qu’attirer foule à Biarritz du 16 au 20 juillet.

Réparties sur trois sites, les réjouissances étaient installées à la Côte des Basques pour des showcases sur fond d’océan au BIG Village, à la Halle d’Iraty pour kiffer la crème de la musique électro à la BIG Boite et sur le complexe sportif d’Aguilera pour les grands concerts du BIG Live.

Malgré un menu des plus alléchants côté dancefloor avec notamment Cassius, Gesaffelstein, Brodinski et The Magician, je décidai de concentrer mon attention vers la grosse scène pour y passer les soirées du vendredi et du samedi. 

Une partie du groupe Metronomy (Yanik)
Une partie du groupe Metronomy (Yanik)

 

La découverte du site se déroule au son de la musique de Yodelice. Un arbre-totem planté au centre la scène, le chanteur au chapeau fait vibrer sa guitare au son du sud-américain, transportant le public présent à Biarritz sur Mississippi. Quand tout à coup les percussions prennent le dessus sur « Wake me up » pour ensuite transformer le blues en transe chamanique et terminer le set sur une reprise du célèbre « Da Funk » qui révéla Daft Punk au monde entier.

On poursuit avec la pop électro vintage de Metronomy qui distilla des sons dont eux seuls ont le secret. Ce qui serait kitsch chez d’autres s’avère d’une élégance rare avec le quintet britannique. Ils mitonnent des mélodies funk au son desquelles les filles se déhanchent poignets levés, à la mode des années 1980 pendant que les autres clapent et double clapent dans leurs mains. La bande a du talent et cela se ressent sur toute la ligne. Avec eux, même les balades ont du groove, portées par une vibrante basse et des nappes de claviers profondes. Mais trêve de compliments, tout le monde n’est pas de mon avis et les fans de Placebo, venus en nombre, s’impatientent avant la venue de leurs favoris.

Brian Molko, la voix et l’âme de Placebo (Yanik)
Brian Molko, la voix et l’âme de Placebo (Yanik)

A leur arrivée, on comprend vite qu’une grosse partie de l’audience a fait le déplacement pour acclamer les rockers londoniens. Tout de noir vêtu, le chanteur au cheveu corbeau transperce le ciel de sa voix unique. Dans son registre, la formation expérimentée envoie du lourd et rend une copie extrêmement propre quand, au bout d’une heure, les hits sont joués pour la plus grande joie des amateurs. Des tubes, encore des tubes et les fans s’égosillent notamment sur les célébrissimes « Gravity » ou « The bitter end ».    

Dès la fin de leur prestation le public espagnol, présent en masse, quitte les lieux et permet ainsi à ceux qui restent de pouvoir apprécier Fauve dans des conditions optimales. Première surprise, le collectif de 17 jeunes hommes n’est composé que de cinq personnes sur scène. Encapuchonné à la manière d’un boxeur, le chanteur débarque sur le ring en sautillant dans tous les sens, montrant un jeu de jambes sur vitaminé avant de décocher ses premiers uppercuts verbaux. A coup de rimes et de refrains imparables, ce petit bout de mec crache sa rage de vivre et la colère d’un monsieur Tout-le-Monde métamorphosé par les spotlights. Les premiers rangs, principalement garnis par la gent féminine, reprennent quasiment par cœur une nouvelle forme de poésie urbaine qui a déjà fait le tour de la Toile. Le lendemain, je croise aux abords du stade un sexagénaire avec qui je refais les concerts de la veille. Le gars me dit : « j’ai été soufflé par la puissance des textes de ce groupe dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, Fauve ». Un phénomène générationnel ils disent ? 

 

Irma se lâche sur la scène du BIG (Yanik)
Irma se lâche sur la scène du BIG (Yanik)

     

Le samedi, la mission d’échauffer la foule jusqu’au clou du spectacle incombe à Dedicated Nothing, Irma et Patrice. Alors que les premiers déroulent un rock british tendance Clash dans la plus pure tradition, le changement se veut radical avec l’artiste suivante. Guitare acoustique en bandoulière, la native de Douala promène durant trois-quarts d’heure un radieux sourire duquel jaillit une voix mélodieuse bien qu’un peu sur la retenue. Sa pop léchée légèrement teintée de sonorités africaines captive un parterre définitivement conquis à l’écoute des tubes « Save Me » et « Just a dream », joués en fin de set. Que de chemin parcouru par la chanteuse camerounaise repérée sur Internet et dont l’aventure show business devrait se poursuivre encore longtemps. Un talent qui nécessite néanmoins plus de maturation…rendez-vous dans une prochaine édition du BIG !

Son successeur est plus confirmé et sa prestation maitrisée de bout en bout. Patrice n’est pas un nouveau venu et la performance live est innée chez lui. De balades de lover aux rythmiques reggae accélérées, il promène le public des titres de son dernier album « Boxes » jusqu’au célèbre « Soul Storm », un tube qui fonctionne quasi instantanément même pour ceux qui l’entendent pour la première fois. La foule reprend le refrain et ainsi les cœurs, les gorges et les jambes sont d’attaque pour la suite. Mission accomplie par le métis né de parents allemand et sierra-léonais, il laisse la place chaude pour un autre enfant issu d’une union afro-européenne.

Patrice chauffe le public de Biarritz (Yanik)
Patrice chauffe le public de Biarritz (Yanik)

 

Celui que tout le monde attend démarre sur les chapeaux de roues. Bien décidé à faire sa fête au vaste public, Stromae exécute à la perfection un show déjà rodé aux quatre coins de France. Des hits, des effets visuels, des chorégraphies, des costumes…tous les ingrédients d’un spectacle mémorable sont réunis pour le plus grand plaisir des spectateurs et des organisateurs d’un festival qui tend vers la fin, mais pas tout à fait encore…

Après le célèbre Belge, c’est à Kavinsky que revient la clôture du site d’Aguilera. Derrière une console rouge, le DJ à la chevelure d’argent taille le son si particulier qui fait sa marque de fabrique. Une petite heure d’électro-rock rétro-futuriste pour déboucher sur la bande originale du film Drive, histoire de préparer les esprits à tailler la route pour finir la nuit au BIG Boite où les attendent Claptone, Klingande, The Mekanism, Androma et dOP. 

L’annulation, pour cause d’intempéries, des festivités prévues le dimanche ne viendra pas ternir un festival qui s’avère un gros succès. Au vu de son évolution année après année, on ne peut qu’être impatient d’en connaître la suite. Et de se dire : le BIG Fest 2014 est mort, vive le BIG Fest 2015 !   

Kavinsky, pour le dernier concert du BIG Live (Yanik)
Kavinsky, pour le dernier concert du BIG Live (Yanik)


Stromae : quand le BIG s’enflamme pour le maestro

Stromae est de ces artistes que l’on entend beaucoup sur les ondes, beaucoup trop. Point d’orgue du Big Festival à Biarritz, son concert d’hier soir attirait environ 15 000 personnes, pour la plupart conquises d’avance. Pour ma part, je demandais à voir la plus-value scénique apportée par l’artiste sur des titres tant matraqués depuis le début de l’année. 

Jeu d'ombres sur le titre "Quand c'est?" (Yanik)
Jeu d’ombres sur le titre « Quand c’est? » (Yanik)

 

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que la foule s’embrase. Avec une entrée en scène sur « Ta fête », le chanteur annonçait la couleur et le public répondait présent en se lâchant instantanément. De la première à la dernière minute, cette communion avec le public ne faiblira pas, bien au contraire, entretenue notamment par un maître de cérémonie qui ne se contente pas d’enchaîner ses tubes.    

Le dialogue avec l’audience est fréquent et ne se limite pas aux invectives habituelles lors de concerts. Car le charisme du maestro fonctionne également lorsqu’il parle ou raconte tout simplement une histoire. Ultra réceptif l’auditoire écoute, rit, réagit et reproduit comme un seul homme les gestes et pas de chorégraphie montrés par le sujet du royaume de Belgique. 

Tel un pantin désarticulé, le corps longiligne occupe l’espace avec des gestes parfois saccadés, parfois plus aériens et en volume, relayé par deux écrans géants disposés de part et d’autre de l’estrade, complétant les effets visuels projetés sur le fond de la scène. Dans ce registre, on peut décerner une mention spéciale pour les effets d’ombres chinoises particulièrement réussis, souffle de poésie sur le texte grave de « Quand c’est?».  

Stromae dans l'interprétation de "Formidable" (Yanik)
Stromae dans l’interprétation de « Formidable » (Yanik)

Côté musique, la prestation est aussi surprenante. Qualité propre aux leaders, le jeune homme sait bien s’entourer et le quatuor accompagnateur n’est pas pour rien dans le succès de la soirée. Les interprétations sont parfois modifiées, adaptées, toujours dans une bonne humeur et une cohésion évidente. La version de « Papaoutai » dura ainsi près d’une dizaine de minutes, allongée en mode rumba congolaise sur laquelle l’Afro-Européen en profita pour remercier l’ensemble de son équipe. Des musiciens à la costumière, des régisseurs à la sécurité, personne ne sera oublié par la vedette qui fait preuve d’une humilité rarement vue à ce stade de notoriété. Un Monsieur, du début à la fin…  

Avec son premier album « Cheese », Stromae démontrait que chez les êtres doués, le talent n’attend point le nombre des années. Ayant désormais acquis un tout autre statut, le surdoué étale l’étendue de ses capacités, faisant preuve d’une palette si complète que l’on ne peut être que convaincu par le phénomène au génie indéniable.         


Logroño, à déguster sans modération

Capitale de la région autonome de Rioja, Logroño ne figure pas dans les Top destinations touristiques d’Espagne. Largement méconnue, cette ville mérite pourtant le détour et s’avère une séduisante destination le temps d’un week-end. 

Sur la Gran Viá de Logroño (Yanik)
Sur la Gran Viá de Logroño (Yanik)

On ne vient pas à Logroño par hasard

Région enclavée, la Rioja en général, et sa première cité en particulier, ne sont pas des lieux de passage. Ni sur la route de Madrid, ni sur la route de Barcelone, la plupart des voyageurs qui passent par là ne sont que des pèlerins sur le chemin de Compostelle. Ainsi à l’écart des grandes transhumances du tourisme de masse, il y règne une ambiance préservée de toutes dérives commerciales, dans laquelle le terroir de ce nord espagnol se découvre en toute simplicité.

 

Dés l’arrivée, tout paraît fluide et facile      

Les premiers regards offrent au visiteur un visage moderne. Grands boulevards et hauts immeubles contemporains symbolisent la réussite locale d’une économie dopée par le business vinicole. De façon intuitive, l’automobiliste dévale les artères principales pour déboucher sur les bords de l’Ebre, près desquels se niche, derrière une muraille du XVIe siècle, le quartier historique où bat le cœur de la ville.

Le « casco viejo » regroupe la plupart des joies et points d’intérêts de Logroño. A commencer par ses magnifiques édifices religieux dont le fleuron est sans nul doute la Concatedral Santa Maria de la Redonda. Cette construction impose le respect par sa majestueuse façade baroque et contient en son sein un véritable trésor constitué d’une part par une impressionnante collection sculpturale, et d’autre part (cerise sur le gâteau) par un tableau attribué à Michel-Ange. 

La Concatedral Santa Maria de la Redonda (Yanik)
La Concatedral Santa Maria de la Redonda (Yanik)

 

Le vin, produit phare de la Rioja

Située sur la place du marché, on accède à la Co-cathédrale par la calle Portales. Principale voie du quartier, la vaste rue piétonne s’anime au fur et à mesure que les heures passent. Dés dix -huit heures, les habitants convergent vers ce lieu de vie pour y déguster une glace, boire un verre entre amis ou tout simplement se promener.

Passé l’heure du paseo (ballade), vient l’heure des tapas. On s’écarte alors pour rejoindre des chemins plus étroits où se succèdent les bars à vins. San Agustín, Laurel et San Juan, constituent le trio de rues où il faut être, haut lieu de l’œnologie et de la gastronomie. Du plus traditionnel, au plus moderne, les établissements affichent tous un total dévouement au produit star : le vin de Rioja. Jeune, vieux, rouge ou blanc, le plus célèbre nectar espagnol est représenté dans un éventail de choix qui fait tourner la tête. Tel un enfant dans un magasin de bonbons, mes yeux pétillaient à la vue des centaines de flacons à la dégustation. Les prix sont aussi là pour donner le sourire. En général chaque bar propose une formule incluant un verre de vin et un pincho (tapas élaboré) pour un tarif variant de, un à quatre euros. Un euro pour un vin de l’année, le double avec du Crianza, un peu plus si on s’oriente vers un Reserva. De quoi satisfaire les papilles et supplanter le dîner avec la cuisine de ces mini plats pouvant aller du plus basique au plus élaboré. Sous la fourchette, le cochon est roi. Tout d’abord avec le chorizo omniprésent dans les traditionnelles « patatas a la riojana », mais aussi avec diverses sortes d’abats dont le marché San Blás (a quelques encablures de là) se fait une spécialité. 

Le vin de Rioja se décline aussi en blanc. (Yanik)
Le vin de Rioja se décline aussi en blanc. (Yanik)

 

L’accent sur la culture

Pour la journée, l’essentiel des commerces se concentre sur la Gran Viá bordée de palmiers et parsemée de fontaines. Côté culture, l’amateur d’art n’est pas en reste et peut assouvir sa passion dans des endroits comme la Gota de Leche, la Fabrica de Tabacos ou le Musée de la Rioja, tous situés dans le quartier ancien. A l’extérieur de la ville, il faut se rendre au sein d’une zone industrielle pour trouver l’étonnant Musée Wurth entièrement dédié à la création contemporaine. De quoi occuper sans grande difficulté tout un week-end, si le détour vous tente.