Présidentielles : le jour où je n’irai pas voter
Je ne suis pas le seul à le penser, cette campagne pour les élections présidentielles 2017 est une vraie pantalonnade. Au terme de cette pauvre course au pouvoir, une caricature présidera la France. Un tel casting m’emmène à envisager pour la première fois la possibilité de ne pas aller voter.
Le constat est triste. Cela fait bien longtemps que je ne vote pas pour un candidat mais contre un autre. Personne, parmi ces égos surdimensionnés, ne me donne l’envie de croire. Les élections passent, les décennies filent, et le désenchantement grandit. L’abstention augmente à chaque scrutin. Les présidentielles demeurent traditionnellement le seul rendez-vous qui parvient à maintenir l’enthousiasme du peuple. Pourtant cette année, l’envie n’y est pas. Je suis las de voir la détérioration du débat politique qui ne cherche à exister que par et pour les médias. Pour capter les 8 secondes d’attention du mobinaute.
Présidentielles dictées par la politwitique
A force de phrases chocs et de quête du buzz, les candidats en sont réduits à de vraies caricatures. Alignant clichés après banalités, ils n’entrent pas dans le fond des sujets. Sans doute pensent-ils que les électeurs ne sont pas assez éduqués pour entendre des échanges intelligents. Résultat des courses, des personnes se détournent et les adeptes des raisonnements simplistes y trouvent leur compte.
Le meilleur exemple est sans doute l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Qui aurait prédit 6 mois auparavant le succès de cette parodie d’homme politique ? Nous avons sûrement les dirigeants que nous méritons. Puisque nous nous désintéressons de la chose publique, les aspirants à nous représenter sont aussi creux que nous ! Et en France, on n’a pas vraiment de quoi se moquer, à la vue de la brochette de postulants.
Le seul mauvais choix est l’absence de choix *
Lorsque je regardais le débat des cinq principaux candidats, je croyais assister à un épisode de Muppet Show. Je ne savais pour qui voter avant ce show audiovisuel. Je ne le sais toujours pas après avoir subi ce programme de télé-réalité. Pire encore, il y a un cas de figure pour lequel j’envisage même de ne pas me déplacer.
En effet, parmi les scénarios de ces présidentielles, un second tour qui verrait s’affronter Le Pen et Fillon n’est pas improbable. Bien sûr, le pilote de la Sarthe est grillé, cramé, carbonisé par toutes les affaires judiciaires. Mais les français ont déjà montré un certain sens de l’indulgence et/ou de l’amnésie surprenant… Si une telle opposition se profile, je n’irai pas voter contre le FN et ses idées que je répugne. Car je déteste aussi la corruption, la malhonnêteté et le mensonge. Par conséquent, entre la peste et le choléra, je préfère m’abstenir. Le concept de front républicain ne tient plus la route, surtout avec une telle incarnation.
Tant pis si je cours le risque qu’elle soit élue, après tout c’est peut-être un mal nécessaire.
*Citation d’Amélie Nothomb dans « Métaphysique des tubes »
Commentaires