Apprivoiser la mort
Où et comment trouver la motivation pour continuer à vivre lorsqu’on est frappé par le malheur ? C’est à cette question que Jean-Philippe Blondel tente de trouver réponse dans un magnifique roman autobiographique paru en 2011 et intitulé « Et rester vivant ».
Frappé par des épreuves en chaines qui l’ont plongé dans une apnée profonde, le héros principal part avec ses deux meilleurs amis, effectuer un voyage en Californie, espérant y trouver un signe pouvant l’aider à regagner surface, à reprendre sa respiration.
Partant de San Francisco, le road trip sera l’occasion pour ce personnage de couper avec la réalité, et de s’offrir une parenthèse de réflexion lors de cette période de flottement.
A l’aide de phrases courtes et de descriptions photographiques, le romancier enfile les scènes tel des clins d’œil, avec beaucoup de rythme, captivant ainsi le lecteur dans une empathie quasi addictive.
En permanence sur le fil, l’auteur funambule avance dans son périple en quête d’identité, d’avenir, de vie. Au rythme des pages, il dévoile ses sentiments et souvenirs avec une sensibilité rare. Loin d’être un roman tire-larmes, le livre est avant tout un formidable hymne à la vie avec en prime de croquantes descriptions de personnages et de villes américaines traversées.
Extraits :
« Je continue d’enchainer les longueurs dans ma piscine intérieure et je fais attention à ce que le chlore ne rougisse pas mes yeux. » p25
« L’histoire étant morte, j’ai envie de coucher avec la géographie. » p67
« Personne ne cadre dans le décor. Précisément parce que ce n’est qu’un décor. Et que tout le monde est hors cadre. Et hors champ. ». p136, à propos de Las Vegas
Et rester vivant
Jean-Philippe Blondel
Editions Buchet Chastel
245 pages
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