6 février 2014

L’Afrique aux JO d’hiver

Demain, trois délégations africaines seront présentes dans le cortège de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi : le Maroc, le Togo et le Zimbabwe. 

Mathilde Petitjean Amivi représentera le Togo à Sotchi (dauphinordique.com)
Mathilde Petitjean Amivi représentera le Togo à Sotchi (dauphinordique.com)

On a tous en tête l’épopée de l’équipe de bobsleigh jamaïcaine, rendue célèbre par le film Rasta Rockett.  La sympathique aventure des glisseurs sur glace venus des Caraïbes n’est pourtant pas le seul exemple de pays chaud participant aux Jeux olympiques d’hiver.

Si le Mexique fut le premier pays tropical à prendre part à cette compétition en 1928, il faut attendre 1960 pour que l’Afrique y soit représentée au travers de l’Afrique du Sud, 1968 pour voir des Africains non blancs avec le Maroc aux JO de Grenoble et enfin 1984 pour applaudir le premier athlète africain noir dans la version hivernale des olympiades.  

 

Le Maroc habitué des joutes hivernales

Le royaume chérifien est le pays qui compte le plus de participations. Avec six olympiades au compteur (1968, 1984, 1988, 1992, 2010, 2014), il est celui qui a la plus grande expérience, envoyant parfois d’importantes délégations comme en 1992 où 12 athlètes ont porté les couleurs nationales à Albertville.

Cette année ce sont deux jeunes Marocains résidant à l’étranger qui représenteront cette nation. Agée de 17 ans Kenza Tazi est née à Boston et dévale régulièrement les pistes alpines puisqu’elle poursuit des études en sport  dans cette région française. Son compatriote Adam Lamhadeni, natif du Québec, n’a qu’un an de plus qu’elle mais porte au bout de ses skis tous les espoirs de sa fédération. Auréolé d’une médaille d’or remportée au JO de la jeunesse en 2012 dans l’épreuve du slalom géant, il ne vient pas pour faire de la figuration. 

Le slalomeur marocain Adam Lamhadeni (APA)
Le slalomeur marocain Adam Lamhadeni (APA)

 

Le Togo et le Zimbabwe, les débutants à Sotchi

Ces deux nations complètent le trio des pays africains en participant pour la première fois à ces jeux. Ici encore, des athlètes à double culture seront les porte-drapeaux de leur terre d’origine. Il en est ainsi de la fondeuse Mathilde Petitjean Amivi, résidente française de longue date dont la mère est togolaise. Sa compatriote alignée en slalom, Alessia Afi Dipol dispose également de la nationalité italienne.

Pour le Zimbabwe, un jeune Blanc né à Harare et vivant en Suisse dés l’âge de deux ans, aura l’honneur de glisser pour son pays de naissance auquel il se dit toujours très attaché.

Des athlètes venus d’Algérie et d’Afrique du Sud auraient pu se rendre en Russie après avoir accompli les minima requis. Malheureusement les officiels de ces pays en ont décidé autrement. 

Le ghanéen Kwame Nkrumah-Acheampong, surnommé le léopard des neiges (Getty Images)
Le Ghanéen Kwame Nkrumah-Acheampong, surnommé le léopard des neiges (Getty Images)

 

Lamine Gueye, le précurseur

Fondateur de  la fédération sénégalaise de ski en 1979, Lamine Gueye a pris part à trois JO d’hiver, cinq championnats du monde et vingt-cinq coupes du monde. Infatigable défenseur de l’esprit olympique, il lutte activement pour la participation des petits pays à ces jeux. Dénonçant l’érosion des principes fondateurs du baron de Coubertin ; il œuvre pour que son exemple et celui de ses successeurs soient suivis et encouragés.

Si le Sénégalais restera dans les annales comme le premier compétiteur africain noir, d’autres athlètes lui ont emboité le pas, parmi lesquels le Ghanéen Kwame Nkrumah-Acheampong surnommé le « léopard des neiges « ou l’Ethiopien Robert Teklemarian installé aux Etas-Unis, tous deux alignés lors des précédents jeux de Vancouver en 2010.

 

Si le Maroc détient le record avec 6 participations, il est suivi de prés par l’Afrique du Sud et la Sénégal (5). Viennent ensuite le Kenya et l’Algérie (3), l’Ethiopie (2) et enfin le Cameroun, le Ghana, Madagascar, l’Egypte, le Swaziland, le Togo et le Zimbabwe (1).

 LamineGueye

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