Baleapop 4, dans le ventre de la baleine

Article : Baleapop 4, dans le ventre de la baleine
Crédit:
14 septembre 2013

Baleapop 4, dans le ventre de la baleine

BALEA-PRESSE1-fond_bleu_dark (Copier) (Copier)

Confortablement installé au cours d’un des week-ends les plus fréquentés sur la côte basque, le festival Baleapop s’est imposé au cours de ses trois premières éditions comme une étape incontournable de la vie culturelle locale. Pour son quatrième anniversaire, le collectif Moï Moï a mis les bouchées doubles et touché un public bien plus large que l’audience régionale. Fort d’une médiatisation à l’échelon national, le petit événement atypique  a parfaitement géré sa croissance sans pour autant perdre de vue ses valeurs de partage et d’authenticité. 

Crée à l’origine sur le village côtier de Guéthary, la manifestation a déménagé chez le voisin Bidart au sein duquel une ancienne école publique est transformée en ateliers d’artistes. Baptisé « la Communale », l’endroit est le cadre idéal pour la version 2013 du festival avec une scène dans chaque cour (maternelle et élémentaire), des expositions dans les salles de classe, et un lieu de restauration sous le préau.

Avant de retrouver son âme d’enfant, l’entrée est marquée par deux squelettes de tipi en bois conçus spécialement pour l’occasion et dont le modèle se retrouvera à l’intérieur en plusieurs exemplaires utilisés comme comptoir ou mange-debout. Les premiers sons arrivent à vous et l’excitation de découvrir les lieux monte peu à peu.  Quelques marches gravies et nous voilà dans la gueule du cétacé (balea signifie baleine en langue basque)  avant de nous trouver projeté par un tourbillonnant œsophage boisé (en photo) dans l’antre du mammifère électro-pop.

Tunnel vers la planète Baleapop
Tunnel vers la planète Baleapop (crédit: Yanik)

 Dans l’estomac de la baleine, on trouve pas moins de 7000 spectateurs (sur quatre jours) venus gouter un mélange artistico-musical frais et innovant. Coté son, la programmation se veut pointue et inventive avec une trentaine de formations en provenance du Pays Basque, de France, d’Europe et même au-delà (Russie et Japon). La plupart ont pour point commun la musique électronique, qu’ils la jouent seule ou revisitée en mode rock, pop, disco ou futuriste… Tous, sur des registres différents, ont permis d’offrir à un public ultra réceptif des moments uniques de découvertes et de fête.

Que de chemin parcouru entre Odei et Black Devil Disco Club ! Le premier groupe est un trio basque composé d’un bidouilleur de sons, d’un batteur et d’un vibraphoniste qui jouent dans une parfaite harmonie pour le plus grand plaisir des oreilles et des jambes. Ils ont eu l’honneur d’ouvrir les débats du festival avec réussite ; pour preuve, à l’heure de l’apéro la foule dansait déjà. La second a clôturé cette quatrième édition avec brio lors d’un voyage sonore de haut vol dont lui seul a le secret. Entre les deux, le public a pu butiner de la Communale à la plage du Centre pour nourrir ses petits pavillons auditifs du bon miel confectionné sur les différentes scènes.

 

Le trio Odei (crédit: Yanik)
Le trio Odei (crédit: Yanik)

Réglé comme du papier à musique, le programme des concerts offre peu de temps de répit entre chaque prestation, pas l’occasion de s’ennuyer. Juste assez pour aller et venir dans les classes et admirer les travaux réalisés par les artistes participant à l’exposition intitulée « Faire le mur ».  Chacun avec sa sensibilité, sa technique et son medium d’expression (vidéo, peinture, installation, dessin…) s’est prêté au jeu en livrant son interprétation d’une expression synonyme de liberté et de transgression.

Les pauses furent également mises à profit pour faire un tour sous le préau afin d’y trouver de quoi se désaltérer et se sustenter. Habitué aux sandwichs insipides qui sont légion dans la majorité des festivals, le public a pu se réconcilier avec la restauration rapide en goûtant de surcroît des produits frais (oui des vraies frites !!!) et régionaux (lomo, txakuli…), un régal.

"138 images des coins du reste du monde" Thibault De Gialluly (Crédit: Yanik)
« 138 images des coins du reste du monde » Thibault De Gialluly (Crédit: Yanik)

 

Délectés dans tous ses sens, le spectateur ressort de cette aventure baleinière comme expulsé par l’évent de l’animal, rafraîchi et enjoué devant tant de bonnes notes qui n’ont pas manqué d’emplir la tête d’excellents souvenirs jusqu’à l’année prochaine. Une cinquième édition qui sera à n’en pas douter encore plus prisée et pour laquelle l’organisation gardera au chaud la formule secrète afin que le cachalot poursuive son trajet sous le signe de son slogan : « peace, mucholove and Moï Moï »

Le duo BCBG -Crédit: Yanik)
Le duo BCBG (Crédit: Yanik)

 

Le groupe Blackmail (Crédit: Yanik)
Le groupe Blackmail (Crédit: Yanik)

 

F/Lor en action (Crédit: Yanik)
F/Lor en action (Crédit: Yanik)

 

Etienne Jaumet, le précurseur multi instrumentiste (Crédit: Yanik)
Etienne Jaumet, le précurseur multi instrumentiste (Crédit: Yanik)
Crédit: Yanik
Crédit: Yanik

Partagez

Commentaires