Je Suis Paris, Je Suis Beyrouth, Je Suis Humain
Comme beaucoup de français, j’entame cette semaine dans le brouillard. Cette fois-ci, il n’est pas dû à un week-end festif mais aux tristes événements qui ont frappé le pays. Sonné, KO mais debout, la peine engendrée par les attaques terroristes n’a pas altéré mes convictions humanistes.
Samedi matin, la France se réveille meurtrie, attaquée comme jamais par une vague terroriste d’envergure. L’émoi est à la hauteur du drame. Abasourdi par la nouvelle, choqué par les détails, j’erre d’écran en écran jusqu’à comprendre que je ne trouverai jamais l’explication d’une telle horreur. Sur le web, les réactions sont vives : tristesse, colère, haine… Finalement, c’est un magnifique message pacifiste qui sera véhiculé en guise de réaction ; une tour Eiffel en forme du symbole Peace & Love. Apaisement.
Quelques heures plus tard, Facebook propose à ses utilisateurs de marquer leur soutien aux victimes en teintant leur photo de profil des couleurs du drapeau français. En moins d’une journée, l’immense majorité de mes amis présents sur ce réseau ont appliqué le bleu blanc rouge sur leurs trombines. Pas moi.
J’ai déjà eu à l’exprimer après les attentats contre Charlie Hebdo, ma peine ne se limite pas à l’annonce de décès sur un sol français et/ou occidental, mon cœur ne fait pas de distinction. Hier j’étais Charlie, j’étais Baga, j’étais Garissa… aujourd’hui je suis Paris, je suis Beyrouth… et demain je serai toutes les victimes de la folie meurtrière, quelque soit leur nationalité, leur race, leur religion où le lieu de leur décès.
Pas plus que le drapeau nigérian, kenyan ou libanais, je n’ai arboré les couleurs de ma citoyenneté car avant d’être français, je suis humain. Mon cœur, à l’instar de la planète sur laquelle nous vivons aujourd’hui, n’a pas de frontières. Voilà une donnée que les gouvernants et gouvernés de ce pays ont bien du mal à intégrer. Dans notre monde globalisé, les capitaux circulent, les marchandises traversent les océans, les informations se répandent, les gens se déplacent… le terrorisme aussi.
J’oubliais, à la liste de sentiments ressentis s’ajoute aussi l’indignation devant les réactions de nos politiques dont très peu ont eu des paroles au niveau de l’enjeu. « Il faut éradiquer Daesh » disent les uns comme s’il découvraient aujourd’hui la puissance de nuisance de l’organisation. « On doit expulser les djihadistes », déclare une autre en oubliant certainement qu’il est impossible d’expulser un ressortissant français. Un tas de phrases insipides qui révèle une fois de plus l’indigence de notre classe politique.
Dans le monde du XXIème siècle, toute problématique impose une réflexion globale, bien au-delà des frontières hexagonales. Car face à une multinationale du crime comme Daesh, des réponses franco-françaises ne seront d’aucune efficacité.
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