24 juillet 2014

Le BIG Festival, BIGrement bon !

Après Big Ben, Big Mac et Big Lebowski, c’est au tour du BIG Festival d’entrer dans la postériorité au terme d’une sixième édition particulièrement réussie. 

BIG-Logo

Né en 2009, le festival musical de la côte basque a sans aucun  doute connu un tournant cette année. A l’instar de Stromae, déjà à l’affiche en 2011, l’évènement a définitivement changé de catégorie pour devenir un des poids lourds des manifestations estivales dont le programme riche et varié ne pouvait qu’attirer foule à Biarritz du 16 au 20 juillet.

Réparties sur trois sites, les réjouissances étaient installées à la Côte des Basques pour des showcases sur fond d’océan au BIG Village, à la Halle d’Iraty pour kiffer la crème de la musique électro à la BIG Boite et sur le complexe sportif d’Aguilera pour les grands concerts du BIG Live.

Malgré un menu des plus alléchants côté dancefloor avec notamment Cassius, Gesaffelstein, Brodinski et The Magician, je décidai de concentrer mon attention vers la grosse scène pour y passer les soirées du vendredi et du samedi. 

Une partie du groupe Metronomy (Yanik)
Une partie du groupe Metronomy (Yanik)

 

La découverte du site se déroule au son de la musique de Yodelice. Un arbre-totem planté au centre la scène, le chanteur au chapeau fait vibrer sa guitare au son du sud-américain, transportant le public présent à Biarritz sur Mississippi. Quand tout à coup les percussions prennent le dessus sur « Wake me up » pour ensuite transformer le blues en transe chamanique et terminer le set sur une reprise du célèbre « Da Funk » qui révéla Daft Punk au monde entier.

On poursuit avec la pop électro vintage de Metronomy qui distilla des sons dont eux seuls ont le secret. Ce qui serait kitsch chez d’autres s’avère d’une élégance rare avec le quintet britannique. Ils mitonnent des mélodies funk au son desquelles les filles se déhanchent poignets levés, à la mode des années 1980 pendant que les autres clapent et double clapent dans leurs mains. La bande a du talent et cela se ressent sur toute la ligne. Avec eux, même les balades ont du groove, portées par une vibrante basse et des nappes de claviers profondes. Mais trêve de compliments, tout le monde n’est pas de mon avis et les fans de Placebo, venus en nombre, s’impatientent avant la venue de leurs favoris.

Brian Molko, la voix et l’âme de Placebo (Yanik)
Brian Molko, la voix et l’âme de Placebo (Yanik)

A leur arrivée, on comprend vite qu’une grosse partie de l’audience a fait le déplacement pour acclamer les rockers londoniens. Tout de noir vêtu, le chanteur au cheveu corbeau transperce le ciel de sa voix unique. Dans son registre, la formation expérimentée envoie du lourd et rend une copie extrêmement propre quand, au bout d’une heure, les hits sont joués pour la plus grande joie des amateurs. Des tubes, encore des tubes et les fans s’égosillent notamment sur les célébrissimes « Gravity » ou « The bitter end ».    

Dès la fin de leur prestation le public espagnol, présent en masse, quitte les lieux et permet ainsi à ceux qui restent de pouvoir apprécier Fauve dans des conditions optimales. Première surprise, le collectif de 17 jeunes hommes n’est composé que de cinq personnes sur scène. Encapuchonné à la manière d’un boxeur, le chanteur débarque sur le ring en sautillant dans tous les sens, montrant un jeu de jambes sur vitaminé avant de décocher ses premiers uppercuts verbaux. A coup de rimes et de refrains imparables, ce petit bout de mec crache sa rage de vivre et la colère d’un monsieur Tout-le-Monde métamorphosé par les spotlights. Les premiers rangs, principalement garnis par la gent féminine, reprennent quasiment par cœur une nouvelle forme de poésie urbaine qui a déjà fait le tour de la Toile. Le lendemain, je croise aux abords du stade un sexagénaire avec qui je refais les concerts de la veille. Le gars me dit : « j’ai été soufflé par la puissance des textes de ce groupe dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, Fauve ». Un phénomène générationnel ils disent ? 

 

Irma se lâche sur la scène du BIG (Yanik)
Irma se lâche sur la scène du BIG (Yanik)

     

Le samedi, la mission d’échauffer la foule jusqu’au clou du spectacle incombe à Dedicated Nothing, Irma et Patrice. Alors que les premiers déroulent un rock british tendance Clash dans la plus pure tradition, le changement se veut radical avec l’artiste suivante. Guitare acoustique en bandoulière, la native de Douala promène durant trois-quarts d’heure un radieux sourire duquel jaillit une voix mélodieuse bien qu’un peu sur la retenue. Sa pop léchée légèrement teintée de sonorités africaines captive un parterre définitivement conquis à l’écoute des tubes « Save Me » et « Just a dream », joués en fin de set. Que de chemin parcouru par la chanteuse camerounaise repérée sur Internet et dont l’aventure show business devrait se poursuivre encore longtemps. Un talent qui nécessite néanmoins plus de maturation…rendez-vous dans une prochaine édition du BIG !

Son successeur est plus confirmé et sa prestation maitrisée de bout en bout. Patrice n’est pas un nouveau venu et la performance live est innée chez lui. De balades de lover aux rythmiques reggae accélérées, il promène le public des titres de son dernier album « Boxes » jusqu’au célèbre « Soul Storm », un tube qui fonctionne quasi instantanément même pour ceux qui l’entendent pour la première fois. La foule reprend le refrain et ainsi les cœurs, les gorges et les jambes sont d’attaque pour la suite. Mission accomplie par le métis né de parents allemand et sierra-léonais, il laisse la place chaude pour un autre enfant issu d’une union afro-européenne.

Patrice chauffe le public de Biarritz (Yanik)
Patrice chauffe le public de Biarritz (Yanik)

 

Celui que tout le monde attend démarre sur les chapeaux de roues. Bien décidé à faire sa fête au vaste public, Stromae exécute à la perfection un show déjà rodé aux quatre coins de France. Des hits, des effets visuels, des chorégraphies, des costumes…tous les ingrédients d’un spectacle mémorable sont réunis pour le plus grand plaisir des spectateurs et des organisateurs d’un festival qui tend vers la fin, mais pas tout à fait encore…

Après le célèbre Belge, c’est à Kavinsky que revient la clôture du site d’Aguilera. Derrière une console rouge, le DJ à la chevelure d’argent taille le son si particulier qui fait sa marque de fabrique. Une petite heure d’électro-rock rétro-futuriste pour déboucher sur la bande originale du film Drive, histoire de préparer les esprits à tailler la route pour finir la nuit au BIG Boite où les attendent Claptone, Klingande, The Mekanism, Androma et dOP. 

L’annulation, pour cause d’intempéries, des festivités prévues le dimanche ne viendra pas ternir un festival qui s’avère un gros succès. Au vu de son évolution année après année, on ne peut qu’être impatient d’en connaître la suite. Et de se dire : le BIG Fest 2014 est mort, vive le BIG Fest 2015 !   

Kavinsky, pour le dernier concert du BIG Live (Yanik)
Kavinsky, pour le dernier concert du BIG Live (Yanik)
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Commentaires

Chantal
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Sacré billet, tu nous fait vivre ces instants énergiques en live,

Excellent texte