Le jour où le Smartphone trépassa

Article : Le jour où le Smartphone trépassa
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28 avril 2014

Le jour où le Smartphone trépassa

Il était un fidèle compagnon. Toujours prés de moi, dans les joies et dans les peines, pour les moments durs ou agréables. Du matin au soir, il savait capter mon attention ; je lui parlais, je l’écoutais, je le regardais, je le caressais…

Comme tout être, toute chose a une fin et un jour. Un jour, il éteignit ses dernières lumières après de longs mois d’intenses activités. 

 

Salvador Dali "Téléphone homard" (©Gala-Salvador Dali Foundation)
Salvador Dali « Téléphone homard » (©Gala-Salvador Dali Foundation)

L’occasion de décrocher

La première réaction de l’accroc que j’étais devenu devait m’imposer de courir à la boutique du coin pour obtenir un suppléant et ainsi combler le manque crée par cette soudaine disparition. Un emploi du temps chargé m’en empêcha…fort heureusement ! 

Après une période de sevrage estimée à quarante huit heures, l’esprit retrouva ses esprits et son mode de fonctionnement adapté à l’assimilation et à la bonne réalisation des tâches.

Plus d’attention détournée par une alerte à l’importance toute relative, fini le strabisme aigu vers ce petit écran en quête d’une nouvelle ou d’une interaction. Sans cet appareil, force est de constater que les journées de travail sont bien plus performantes, sans ces perturbations minimes mais récurrentes dont les utilisateurs sont les victimes complices.

 

Une absence bénéfique

En guise de remplaçant, je me contente désormais d’un téléphone dont la fonction première (et quasi unique) consiste à émettre et recevoir des appels et textos. « Mais comment fais-tu ? » s’exclame un ami devant ce retour en arrière quant à ma connectivité permanente.

Il est vrai que nous vivons dans une époque où l’on peut tout faire, en tous lieux et à tous moments mais où finalement beaucoup de monde n’en fait rien. Une hyper orgie digitale que peu d’internautes utilisent à des fins constructives. Alors oui ! Je ne me rue plus sur ce petit écran dés que je dispose de cinq minutes d’oisiveté. Quant au temps à tuer durant la pause méridienne ou dans les transports, il est remis à profit pour de la lecture, la vraie. Pas de celle qui enfile les messages de moins de cent quarante caractères comme elle regarde les voitures défiler sur une autoroute. Une nourriture plus consistante, de papier et d’encre, plus lente et au final bien plus enrichissante.

 Si c’est un luxe d’avoir le web à portée de main, il est encore plus appréciable de s’en restreindre l’utilisation dans un but d’optimisation. Un petit tour sur la toile en fin de journée afin de ne pas être totalement déconnecté m’a permis de gagner en efficacité. Pas de pertes de temps à lire des statuts, des notifications ou des mails insignifiants. Droit au but le clic regorge d’assurance et se dirige vers les territoires prioritaires. Ainsi se fait la sélection, naturellement.

 

La survie sans le couteau suisse des années 2010 est donc possible, et même préférable. Mais les tentations de succomber aux charmes du Pharmakon (à la fois remède et drogue) ne manquent pas. Pour l’instant, mon esprit résiste…jusqu’à la prochaine rechute.

 

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Commentaires

khadim
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Absolument d'accord . Se sevrer parfois de cette "drogue technologique" fait un grand bien. Lever les yeux de l'écran et profiter des surprises que peuvent offrir un trajet en bus !
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