Sauver le soldat Cahuzac, sauver la République

Article : Sauver le soldat Cahuzac, sauver la République
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5 avril 2013

Sauver le soldat Cahuzac, sauver la République

Jérôme Cahuzac, dans l’œil du cyclone.
Jérôme Cahuzac, dans l’œil du cyclone.

 

Dans l’œil du cyclone depuis ses aveux de fraude fiscale, l’ancien ministre du budget est la proie à toutes les critiques, les insinuations, les moqueries.

Je n’irai pas défendre l’acte délictueux commis par celui qui se devait d’être un modèle de moralité, mais il serait souhaitable que les attaques personnelles cessent et que la justice puisse calmement rendre son verdict dans cette triste affaire pour la république.

 

Sauver le soldat Cahuzac

Inutile de revenir sur les faits, la manœuvre est simple, le fraudeur a placé une somme conséquente sur un compte suisse afin de la dissimuler à l’administration fiscale française, ceci dans le but d’éluder l’impôt. Il a avoué sa faute et sera jugé pour ce délit.

Sans vouloir minimiser ses actes, il n’est pas le premier ni le dernier homme politique à être confondu dans des affaires judiciaires et cela ne les empêche pas souvent de poursuivre leur carrière.

Pour sa défense, je ne peux m’empêcher de penser que cette révélation est le fruit d’un piège habilement orchestré. Le vice de Dominique Straus Khan résidait dans son appétit sexuel bestial, la faille de Jérôme Cahuzac était plus discrète mais connue de certains (depuis 2008 semble-t-il). Ces deux hommes étaient donc des proies faciles et le piège s’est refermé sur eux. Mieux vaut être le seul à connaître ses propres faiblesses…

Oui mais en plus il a menti, me direz-vous avec effroi ! Cet épisode de l’accablement me fait doucement rire dans la mesure où, non seulement tout le monde ment au quotidien, mais qui plus est le mensonge fait partie intégrante du métier politique. Les campagnes électorales ne sont-elles pas émaillées de promesses dont les candidats savent pertinemment qu’elles seront irréalisables ? L’exercice du pouvoir n’est-il pas constitué d’annonces biaisées (chiffres du chômage trafiqués selon les méthodes de comptage, annonces de croissance économique volontairement surestimée…) ?

Tel un enfant pris la main dans le pot de confiture, le réflexe premier du larron aura été la négation, une réaction humaine.

 

Nos dirigeants ne sont pas tous des modèles de franchise et de morale, voilà donc une information qu’elle est bonne ! Les français ne sont pas dupes et savent bien que ce type de dérapage sont inévitables mais pour regagner la confiance d’un peuple en proie à de sérieux doutes, il serait temps que les gouvernants s’appliquent à eux-mêmes les principes qu’ils nous répètent au quotidien.

 

Sauver la République

Pour cela, un assainissement de la vie politique devient urgent. Les citoyens ne peuvent pas se contenter de mesurettes et une grande loi de moralisation serait l’occasion de leur montrer que les classes dirigeantes ne sont pas au dessus des lois et des principes qui gouvernent notre vie en société. Les axes de travail sont biens connus des observateurs mais il peut être utile d’en rappeler quelques-uns.

Pas de mandat national pour une personne condamnée par la justice.

Que le coupable se représente dans son fief, et y soit réélu, soit ! Le peuple est souverain, son verdict se glisse dans l’urne. Cependant, il ne peut plus être toléré que des gouvernements comportent en leur sein des personnes qui ne soient pas irréprochables.

Ce principe énoncé par François Hollande lors de campagne, fut trop vite oublié puisque le gouvernement actuel comporte au moins deux de ses membres jugés et condamnés.

 Fin du cumul des mandats

Cette disposition doit être adoptée, effective et appliquée. Une personne divisée entre plusieurs mandats ne peut pas être efficace et certaines des fonctions confiées sont forcément réalisées avec moins de volonté ou de productivité que d’autres.

Freinée des quatre fers cette règle devrait être votée d’ici fin juillet 2013, sa mise en place dans les faits ne devrait pas intervenir avant 2017. D’ici que le texte soit modifié ou reporté…

Pas de présence, pas de rémunération

Tout travail mérite salaire et tout salaire mérite travail. Ce dicton s’applique à la plupart des citoyens français mais pas aux parlementaires. Qu’ils soient présents ou absents, forces de proposition ou invisibles,  actifs ou dormants, le résultat est le même : ils perçoivent leur solde et l’ensemble des privilèges correspondants.

 

Ces quelques pistes enfantines ont trop souvent été mises de côté dans un souci de préservation des avantages acquis mais ne peuvent plus être ignorées à ce jour. Du désabusé,  la population est sur le chemin de l’exaspération avec tous les risques que cela comporte.

A moins qu’un signal fort ne soit émis en sa direction, afin qu’un scandale de plus ne se transforme finalement en déclic vers une réforme de fond.

 

 

 

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Commentaires

Nora
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Salut salut!

Yanik
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Salut salut collègue mondoblogueuse!

A.B. Ladji Coulibaly
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Bien dit