Jean Rustin; derrière l’intrigue, l’émotion

Article : Jean Rustin; derrière l’intrigue, l’émotion
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19 décembre 2012

Jean Rustin; derrière l’intrigue, l’émotion

Le travail de Jean Rustin sera visible à la galerie Samantha Sellem du 8 janvier au 02 février 2013. Cet évènement parisien est l’occasion de redécouvrir ce peintre et de publier à nouveau un article consacré à une exposition qui lui fut consacrée au Centre d’Art Contemporain de Mont de Marsan en 2012.

La blessure - 1991
La blessure – 1991

 

De nombreuses questions viennent à l’esprit lorsque l’on se trouve confronté aux œuvres de Jean Rustin. A commencer par l’identité des individus représentés sur ses toiles ; de petits êtres disproportionnés, à la tête ovoïde absente de toute masse capillaire. L’espace dans lequel ils sont représentés est presque toujours identique, l’ambiance y est grise et spartiate, les détails de décor inexistants. A ce stade arrive la deuxième interrogation : où sont-ils ? Les réponses sur ces deux premiers points sont totalement laissées libres par l’artiste qui a choisi de s’exprimer au travers de ce monde imaginaire, un monde clos où semble régner l’ennui, la solitude et l’inquiétude.

Dans cet univers, les corps aux formes animales sont souvent dévêtus. Par son coup de pinceau dynamique, l’artiste met en scène une nudité brute et brutale qui au travers des personnages permet de dégager une large palette de sentiments. Si le caractère étrange de l’atmosphère est renforcé par l’omniprésence des gris (les murs, les ombres), le rouge du sang n’est cependant jamais très loin (dans le fond des yeux, les lèvres ou sous la peau des organismes décharnés).

L’artiste se plait à brouiller les pistes et à placer le spectateur dans une situation inconfortable face à des sujets qui semblent aux-même scruter ceux qui sont venus les observer. Face à ces personnages qui prennent le visiteur à partie, l’interrogation devient alors mutuelle et le dialogue fascinant. Ainsi le doute dont ces créatures semblent être habitées, nous envahit peu à peu,  remettant en question certains préjugés de notre monde moderne.

 

Une fois de plus, ce lieu d’exposition brille pour la qualité et l’originalité de sa programmation qui, avec le travail de Jean Rustin, offre une œuvre traditionnellement peu diffusée, que d’aucuns estimeront peu accessible. Comme le souligne l’employée du centre d’art, il n’y a pas de juste milieu avec cette exposition, « beaucoup de visiteurs ont été bouleversés et/ou fascinés par les toiles exposées, d’autres sont ressortis au bout de deux minutes ».

Le lit d’hôpital - 1996
Le lit d’hôpital – 1996

 

 

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