Miami, c’est comme à la télévision!

Article : Miami, c’est comme à la télévision!
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29 novembre 2012

Miami, c’est comme à la télévision!

Originaire de Bidart, Eric Irastorza (1) est parti en 1998 s’installer sous le soleil de Miami pour gagner sa vie à la sueur de son gant. Partageant son temps entre la Floride et la côte basque, la saison estivale est l’occasion pour lui de rentrer au bercail et se ressourcer auprès de ses proches. Entre une partie de pelote, une séance de récupération et un repas en famille, l’athlète fait preuve d’une sympathie à toute épreuve et accepte de livrer son regard sur le rêve américain.

Miami, c’est vraiment comme dans les séries TV ?

 Exactement ! La représentation de la ville qui est faite au travers des séries est vraiment fidèle à ce que l’on voit sur place. C’est une belle ville gorgée de soleil, et inondée d’une magnifique lumière. C’est aussi un endroit dynamique, débordant d’énergie et marqué par le « bling bling ». Comme à la télé !

  

Débarquer à 22 ans dans cet environnement, ça doit faire tourner la tête ?

 Beaucoup se brûlent les ailes dans cette ambiance. Quant à moi, je suis venu avec un objectif précis ce qui permet de ne pas s’égarer. La tête sur les épaules, je souhaitais faire mes preuves et devenir le numéro un de ma discipline.

  

Tu souviens-tu des impressions ressenties lorsque tu as foulé le sol américain pour la première fois ?

Le premier souvenir est celui de la chaleur saisissante ressentie à l’atterrissage. Mais avant tout, j’étais animé par un sentiment de renouveau. Je redémarrais à zéro ; une nouvelle vie dans un pays que je ne connaissais pas avec une langue que je ne maîtrisais pas.

Toutefois, j’avoue que l’accueil des anciens déjà installés depuis plusieurs années a considérablement facilité mon intégration. De plus, trois mois après mon arrivée, j’ai remporté le plus grand tournoi de Floride, idéal pour la mise en confiance !

 

Que savais-tu sur Miami avant de partir y vivre ?

Pas grand-chose à vrai dire. Je savais que c’était une ville latine et c’est ce qui m’a immédiatement plu. Miami n’est pas comme les reste des Etats-Unis, ici on est confluent des USA, de l’Amérique latine et des Caraïbes.

 

Qu’apprécies-tu le plus dans cette ville ?

Le climat, il y fait beau tous les jours. C’est l’été du Pays Basque douze mois sur douze. La vie sociale s’en ressent puisque l’on profite plus de la vie avec 365 soirées d’été.

 

Ce que tu y aimes moins ?

L’éloignement avec la famille et les amis. Je n’en ai pas trop souffert durant les dix premières années mais aujourd’hui je ressens un vrai manque.

Par ailleurs, on peut également déplorer la superficialité qui y règne mais je me suis habitué à composer avec.

 

Cette superficialité est-elle un frein pour lier des amitiés ?

Bien sûr, on ne noue pas vraiment de relations avec les gens. On les côtoie, on fait la fête avec mais on ne devient pas amis. C’est très difficile de déceler la part d’honnêteté dans tout ça.

De plus, par mon métier, j’ai une contrainte particulière car la réglementation sur les paris interdit tout rapport entre joueurs et parieurs (2). On quitte les lieux sitôt la partie terminée ce qui est bien différent des après matchs en Europe où l’on rencontre les sponsors et les institutionnels. De ce point de vue, c’est beaucoup moins convivial en Floride.

 

Y a-t-il une communauté française à Miami ?

Il y a environ 30.000 ressortissants français et j’en connais beaucoup. La majorité d’entre eux évoluent dans les milieux de la nuit,  la restauration, la mode ou l’immobilier.

 

Que dirais-tu à un français qui souhaite y tenter sa chance ?

Je l’encouragerai dans ce sens parce que c’est réellement le pays des opportunités. Opportunités professionnelles bien sur car celui qui veut travailler, travaille. Il y a du boulot pour tout le monde.

Mais également opportunité d’enrichissement culturel due à la mixité et à la variété des gens que l’on rencontre. Ce mélange de cultures est extrêmement épanouissant.

 

Envisages-tu un retour en France ?

Pas pour le moment, j’ai encore quelques années devant moi au niveau professionnel. Pour la suite je ne sais pas encore si je resterai en Floride ou si je rentrerai au Pays Basque. Dans le cas d’un retour en France, je garderai au moins un pied à terre à Miami.

 

De quoi sera faite ta reconversion ?

J’ai des projets mais tout n’est pas fixé. Parmi eux, il y a la marque de vêtements Ttilika que nous avons lancée il y a douze ans avec deux amis. Nous connaissons un fort développement cette année avec des commandes émanant de pays étrangers. De plus, la collection 2013 sera inspirée par le « Miami way life »; les designs vont allier culture basque et décors typiquement floridiens. Il se peut même que l’on ouvre une boutique Ttilika à Miami.

 

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour l’avenir ?

Une bonne reconversion mais avant ça encore quelques victoires, histoire de montrer aux jeunes que je suis encore et toujours là.

 

 

(1) Eric Irastorza est quintuple champion du monde de cesta punta, discipline de la pelote basque qui se joue avec un long gant d’osier et une pelote (balle) qui fuse aux environs de 300km/h.

(2) Les parties de pelote font l’objet de paris et une partie des revenus des joueurs provient des sommes misées sur eux.

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