Julien Goul, le souffleur de bulles

Article : Julien Goul, le souffleur de bulles
Crédit:
12 octobre 2012

Julien Goul, le souffleur de bulles

 

Jouissant d’une petite réputation locale (1), l’artiste bayonnais se situe à l’aube d’un virage majeur dans sa carrière, en témoigne sa récente entrée au catalogue Drouot.   

 

Le peintre derrière ses toiles exposées lors du marché Montmartre à Bayonne

 

Dans son habit à imprimé marin, Julien Goul n’est pas homme à se laisser décourager par la pluie. Tout comme une poignée d’artistes de l’association « Amicale Porte d’Espagne » (2), il a bravé une météo capricieuse pour exposer ses œuvres aux pieds de la cathédrale bayonnaise.

C’est dans cette ville qu’il a posé ses valises sept ans auparavant au grès d’une mutation professionnelle. Depuis, il a lâché son ancien boulot mais pas la ville dans laquelle il se sent parfaitement intégré. Le coup de foudre avec sa cité d’adoption se prolonge jusque dans son travail artistique. « Originaire de Rouen et amateur d’architecture, j’ai immédiatement adoré Bayonne qui présente quelques similitudes avec ma ville de naissance » précise le trentenaire.

Tout naturellement cet endroit devient pour lui une source d’inspiration, reprenant ainsi dans ses toiles de multiples décors chargés de vielles pierres et de colombages. « Je me rends sur place faire des prises de vue, puis à partir de ces clichés je reconstitue les décors à l’identique, reprenant aussi les défauts qui en font le charme tel un mur penché ».

 

A l’intérieur de ces cadres, nulle représentation humaine, « avant je ne dessinais que des personnages, mais depuis que je peints, je n’en fais plus du tout ».  En lieu et place d’homme et de femmes figurent d’étranges bulles bleues qui permettent à l’artiste d’exprimer diverses émotions. « J’appose des bulles dans ce monde desséché, en manque de lien social », Julien précise son assimilation, « chacun vit dans sa bulle et chacune de ces bulles interagit sans cependant se mélanger ».

En permanence branché sur l’actualité, Julien applique ses acryliques à plat, par fines couches, cette technique picturale étant la plus adaptée à sa manière de peindre, compulsive au rythme des idées incessantes qui surgissent dans son esprit. Nostalgique, la critique du citoyen idéaliste reste cependant toujours positive comportant sur chaque toile le symbole d’une leur d’espoir.

Pour se déconnecter totalement de la réalité, l’artiste s’exerce également à la sculpture, un art qu’il exerce dés sa plus tendre enfance, un âge « où je passais mon temps à sculpter le bois dans le garage de mon père ». Point de bois, il utilise désormais un matériau composite, le Corian, qui lui offre des possibilités exceptionnelles dans la forme, la masse, ou la couleur. Dans cette discipline, le jeune homme livre des pièces aux courbes veloutées dont l’une d’elles fut largement remarquée lors d’une exposition dans le cloître de la cathédrale de Bayonne  au cours de l’été 2012.

 

Tour à tour rêveur romantique ou chroniqueur social, l’attachant artiste garde dans ses œuvres comme dans la vie un optimisme à toute épreuve, relayé par un sourire enjoué, y compris  les jours d’exposition en plein d’air sous  un ciel menaçant…

 

 

(1) Julien Goul a remporté le premier prix de peinture du Musée Asiatica de Biarritz en 2012, il a également été primé au salon des indépendants de Saint Jean de Luz.

Il expose actuellement au Cinéma l’Atalante jusqu’au 31 octobre 2012.

(2) L’Amicale Porte Espagne réunit une quarantaine d’artistes, elle organise notamment le Marché Médiéval ainsi que le  Marché Montmartre (10 dates dans l’année).

Partagez

Commentaires